Coronavirus : forte spéculation sur le prix du masque

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Le port du masque bientôt obligatoire mais sera-t-il à la portée de toutes les bourses ? PPAgency

Par Mounir Serraï – Le port du masque de protection contre le coronavirus est vivement recommandé par les autorités. Il pourrait même devenir obligatoire, en prévision d’un futur déconfinement. Mais ce masque de protection, si indispensable pour limiter la contagion du virus, fait l’objet d’une forte spéculation.

En effet, en plus de la qualité qui, parfois, laisse à désirer, le prix des masques de protection grimpe de jour en jour et varie d’une officine à l’autre. Les modèles de masques jetables dont le prix ne dépassait pas les 50 DA coûtent entre 100 et 150 DA. Lorsque l’on sait que leur utilisation est pour 4 heures et donc il faudra au moins deux par jour par personne, il est facile de constater qu’il serait difficile d’imposer ce masque aux citoyens.

Les masques lavables et réutilisables coûtent, quant à eux, jusqu’à 800 DA, selon la qualité. C’est dire à quel point il y a spéculation sur ce produit exceptionnellement très demandé et exigé comme mesure barrière contre la propagation du coronavirus. D’ailleurs, même les autorités semblent envisager de le rendre obligatoire, du moins dans les transports, les administrations et les commerces.

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé l’ensemble des citoyens à poursuivre le port du masque de protection jusqu’à la fin de cette crise sanitaire pour, dit-il, «vaincre le coronavirus». Il y va de la santé de tout un chacun. Comme il s’agit aussi de la responsabilité individuelle et collective des citoyens, l’enjeu est majeur. Mais pour ce faire, il faudra que l’Etat agisse tout d’abord afin que le masque soit de qualité et à la portée de toutes les bourses. C’est un travail titanesque quand on sait que le masque manque même dans les pays économiquement très puissants comme les Etats-Unis ou la France.

Le plus problématique chez nous, c’est sa disponibilité. Quelques dizaines de millions de masques ont été importés de Chine mais ils demeurent nettement insuffisants pour pouvoir rendre obligatoire le masque pour les 45 millions d’Algériens. Les quelques usines de textiles qui existent encore dans notre pays se sont reconverties dans la fabrication de masques et autres produits de protection contre le coronavirus. On table sur une production de 2 millions de masques par semaine. Ce qui demeure en deçà des besoins du marché. Des petits ateliers de couture se sont lancés dans la fabrication de bavettes jetables ou réutilisables. Mais ils sont loin de pouvoir assurer les grandes quantités qui permettraient à tous les Algériens d’avoir un masque à un prix accessible. Beaucoup d’efforts restent à faire, à la fois en termes de contrôle, mais aussi de production. Surtout que cette pandémie risque de durer encore de très longs mois. Une situation qui exigerait une application rigoureuse des gestes barrières afin de ne pas retomber dans le confinement excessivement coûteux sur le plan socio-économique.

La «bataille du masque», si l’on peut l’appeler ainsi, sera aussi celle de l’outil de production locale, longtemps abandonné et saboté au profit de l’importation.

M. S.

Comment (2)

    Mounir Sari
    15 mai 2020 - 7 h 05 min

    Le pays qui gagnera la bataille des masques, gagnera la guerre contre la pandémie du coronavirus!!!!

    1commentaire
    14 mai 2020 - 13 h 57 min

    Chez nous tout et bon pour ce faire de l’argent même de la vie détruit,et bien ils faut condamné cela et dénoncer ceux qui en profite cette espèce mérite même pas de vivre tellement que qu’ils sont pire que les virus

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