Deux faits très graves se déroulent dans notre région en plein confinement
Par Kamel M. – La région est sur une poudrière. Les Etats-Unis viennent d’autoriser Israël à annexer un territoire appartenant à la Jordanie, alors que, plus près de nos frontières est, l’Otan affirme être disposée à intervenir en Libye pour prêter main forte au Gouvernement d’alliance nationale dirigé par Fayez Al-Sarraj dans sa guerre contre le vassal des Emirats arabes unis, Khalifa Haftar.
Au lendemain d’une visite-éclair du secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a prononcé un discours dans lequel il a asséné «sa» vérité selon laquelle «il est temps d’annexer la Cisjordanie». «Voici la vérité : ces territoires sont là où le peuple juif est né et s’est développé. Il est temps d’appliquer la loi israélienne et d’écrire un nouveau chapitre glorieux dans l’histoire du sionisme», a-t-il déclaré. Opposés sur les questions de politique intérieure, l’actuel Premier ministre et son rival, Benny Gantz, sont toutefois d’accord sur cette expansion. L’annonce de la nouvelle stratégie insufflée par Washington en sera faite dans les toutes prochaines semaines, apprend-on.
«L’accord de partage du pouvoir entre Benjamin Netanyahu et Benny Gantz prévoit l’annonce, à partir du 1er juillet, d’une stratégie pour appliquer le projet américain de résolution du conflit israélo-palestinien. Rejeté par les Palestiniens, ce plan prévoit notamment l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain et des colonies israéliennes en Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par l’Etat hébreu», indiquent les médias internationaux.
En réaction à cette annonce, le roi Abdallah de Jordanie s’est adressé au peuple jordanien en tenue militaire pour qu’il se tienne prêt à défendre le pays contre une imminente agression israélienne. Les pays du Golfe, devenus alliés d’Israël et défendant mordicus le plan américain du Grand Moyen-Orient (GMO), n’ont pas réagi. La Jordanie risque de se retrouver bien seule face à un Israël adoubé par son propre mécène.
En Libye, le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, vient de déclarer que l’Alliance atlantique «est disposée à apporter son soutien au gouvernement de Tripoli», selon le quotidien italien La Repubblica repris par les médias turcs qui s’en félicitent. «L’Otan compte 30 alliés et nous pouvons avoir des divergences sur de nombreux sujets, cependant Ankara est un membre important de l’Alliance », a-t-il soutenu.
Cette déclaration intervient au moment où les Emirats arabes unis renforcent leur soutien militaire et financier à l’homme fort de la Cyrénaïque auquel ils ont ordonné de veiller sur l’accord de cessez-le-feu et de marcher sur Tripoli. Elle intervient, aussi et surtout, au moment où l’armée algérienne s’apprête à abandonner sa doctrine de non-intervention au-delà des frontières, ce qui pourrait pousser l’Algérie à intervenir directement dans le conflit libyen dont l’internationalisation menace gravement la sécurité et la stabilité du pays.
K. M.
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