Nouvelle ruse de Rabat : l’Algérie sera contrainte d’expulser le consul ennemi
Par Nabil D. – Le Maroc ne compte pas rappeler son consul à Oran avant le mois de septembre. En effet, le ministère marocain des Affaires étrangères vient de suspendre le mouvement d’affectations de ses fonctionnaires à l’étranger afin, explique-t-on, d’«assurer le fonctionnement des missions diplomatiques et consulaires du royaume» durant la crise sanitaire mondiale. Le chef de la diplomatie marocaine a précisé, par ailleurs, que son département «se contentera d’opérer certaines affectations nécessaires et limitées, lorsque les conditions internationales le permettront», en faisant savoir que le mouvement d’affectation des consuls généraux ne sera lancé qu’à partir de septembre.
Ce qui signifie que le consul du Maroc à Oran ne sera pas rappelé avant cette échéance. Nasser Bourita et Sabri Boukadoum sont-ils convenus de reporter le rappel du représentant marocain à cette date ou est-ce une nouvelle entourloupe du Makhzen pour ne pas céder à l’exigence des autorités algériennes qui ont réclamé le départ du consul marocain après qu’il eut proféré des propos hostiles à l’Algérie, qualifiée de «pays ennemi» ?
Selon des sources proches du dossier, «le ministère marocain des Affaires étrangères n’a pas l’habitude de communiquer sur le mouvement des ambassadeurs et des consuls généraux avant que celui-ci soit effectif». «Il n’y a donc pas de raison objective pour que Nasser Bourita se sente obligé d’informer l’opinion marocaine sur le report des affectations pour cause de pandémie», ajoutent ces sources, qui n’excluent pas que cette nouvelle sortie ait pour but de justifier le maintien du consul du Maroc à Oran en poste quatre mois supplémentaires pour que le Makhzen n’apparaisse pas devant son opinion comme ayant plié face à la condition des autorités algériennes qui ont déclaré le consul marocain persona non grata.
Certains observateurs s’interrogent sur la sortie incongrue du consul général du Maroc à Oran, un vieux routier de la diplomatie marocaine rompu au discours mesuré et réfléchi, qui a pourtant commis ce qui est censé être une grave faute professionnelle. Ces observateurs ne comprennent pas qu’un représentant marocain de ce rang tienne des propos aussi violents alors qu’il est filmé et qu’il se trouve à même la rue et non pas à l’intérieur du consulat couvert par l’extraterritorialité. Le Makhzen a-t-il provoqué cette crise sciemment ?
L’Algérie acceptera-telle que le consul marocain soit maintenu jusqu’au prochain mouvement, exigera-t-elle à nouveau son rappel ou l’expulsera-t-elle dans les jours à venir ? Nous le saurons en septembre ou avant.
N. D.
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