Loi de finances complémentaire : le RCD dénonce le «transfert» des effets de la crise sur le peuple
Par Mounir Serraï – Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) dénonce les mesures antisociales contenues dans la loi de finances complémentaire 2020. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, le RCD considère que l’Exécutif acte le «transfert» des effets de la crise sur les populations. «C’est le moins que l’on puisse dire d’un projet qui pénalise doublement les citoyens pour permettre au gouvernement de boucler l’exercice budgétaire avec moins de déficit financier», relève le parti de Mohcine Belabbès qui critique vertement les dispositions de cette loi.
«En effet, la grande trouvaille de se délester de 50% des dépenses de fonctionnement, hors salaires, aura pour première conséquence un manque de ressources pour encadrer les difficultés sociales et de services générées (et/ou) aggravées par la crise sanito-financière du Covid-19.» Pour le RCD, «les autres mesures qui consistent à augmenter les recettes se résument à la hausse de la TPP (carburants)». «Une disposition qui aura pour effet de générer des augmentations en cascades des produits agricoles, de services et manufacturiers.» «Le maigre glissement du SNMG est largement récupéré», affirme ce parti qui critique par là la forte taxation sur les véhicules neufs qui, «en plus de son iniquité, elle aura peu d’effet avant que le nouveau dispositif d’importation voit le jour».
«L’autre grande escroquerie de cette LFC est qu’au lieu et place de la mise en place d’un plan pour sauver les entreprises et les commerces touchés de plein fouet, le gouvernement se contente de ressasser de simples mesures prises dans l’urgence pour différer le paiement des impôts», relève encore le RCD pour lequel «dans une situation de bouleversements économiques mondiaux, les rédacteurs de cette loi, probablement les mêmes qui rédigeaient pour le Président déchu, présentent l’aménagement du 49/51 comme la révolution qui va pomper enfin les investissements vers l’Algérie qui se réveille chaque jour avec de nouvelles mesures liberticides».
Le RCD poursuit en considérant que les dirigeants du pays manquent gravement d’anticipation et de vision. Le pays est ainsi «passé d’un court terme reconduit 20 ans durant à un très court terme enclenché par le nouveau pouvoir de fait». «Une situation qui ne peut durer longtemps», conclut ce parti qui milite pour un changement démocratique.
M. S.
Comment (34)