Le ministre fanfaron Kamel Rezig agace le Premier ministre Abdelaziz Djerad
Par Mounir Serraï – Le ministre du Commerce, le fanfaron Kamel Rezig, s’est à nouveau fait taper sur les doigts après avoir communiqué officieusement à travers certains médias la liste d’activités commerciales à déconfiner. En effet, le très populiste ministre du Commerce a bel et bien tenu, mardi dernier, une réunion à huis clos au siège de son département à Alger lors de laquelle il avait énuméré une vingtaine d’activités commerciales qui reprendront dans les prochains jours.
La réunion a été présentée comme une réponse à la demande pressante des commerçants et des transporteurs d’aller vers la reprise de leur activité. Mais le but de la réunion en question était d’établir une liste d’activités susceptibles de reprendre et de la communiquer dans un rapport aux services du Premier ministre. Autrement dit, cette réunion ne constituait nullement une séance d’examen des doléances exprimées ces derniers jours par les commerçants.
Mais voilà que le département de Kamel Rezig, qui aime faire les manchettes de la presse nationale en cherchant toujours à fournir un «scoop», diffuse par des canaux non officiels l’information selon laquelle il est décidé de la reprise prochaine d’une vingtaine d’activités commerciales. Ce qui a provoqué la colère du Premier ministre qui a totalement désapprouvé cette façon de faire de son ministre du Commerce, qui n’est pas à son premier faux pas et qui ne semble pas s’astreindre à la discipline exigée par une telle mission au sein du gouvernement.
Pour tenter de rattraper le coup et de se refaire une virginité, le ministre du Commerce fait un démenti. «En réaction aux articles parus mercredi 3 juin dans certains titres de la presse écrite et électronique, qui font état de la réouverture de certaines activités commerciales, le ministère du Commerce dément ces informations infondées», écrit-il dans un communiqué laconique envoyé à la presse nationale dans lequel il poursuit en affirmant que «le ministère du Commerce n’est pas habilité à trancher ces questions qui relèvent du ressort exclusif des services du Premier ministre».
Cette dernière phrase renseigne ainsi sur la colère qui s’est déversée sur le ministre du Commerce qui a voulu la jouer en solo dans un dossier qui le dépasse, et ce uniquement pour tenter de gagner la «sympathie» de centaines de milliers de commerçants éprouvés par le confinement. On se souvient de ses déclarations farfelues sur le lait en sachet ou encore la viande rouge à 800 DA. On se souvient aussi de ses selfies en train de distribuer des détergents ou encore de la semoule à des citoyens, alors que les marchés et les commerces des produits alimentaires, restés ouverts, sont totalement désorganisés et n’observaient aucune règle, ni mesure protection contre le coronavirus.
La dernière bourde de Kamel Rezig était son déplacement dans son quartier à Boufarik en plein couvre-feu total instauré durant les deux jours de l’Aïd. Un déplacement qu’il a annoncé en grande pompe sur sa page Facebook en publiant ses photos prises avec ses voisins dont certains ne portaient pas le masque, rendu pourtant obligatoire dès le premier jour de la fête de l’Aïd.
Selon certaines sources, Kamel Rezig serait ainsi dans le collimateur du Premier ministre, Abdelaziz Djerrad, qui aurait demandé au président de la République son remplacement dès que possible.
M. S.
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