Mort par Covid-19 : les découvertes d’une chercheuse algérienne à New York
Par Houari A. – Le site d’information arabe Elaph, édité à Londres, s’est intéressé aux recherches de la scientifique algérienne Miriam Merad du Mount Sinai School of Medicine de New York sur les causes qui font que le Covid-19 tue certains malades et en épargne d’autres. La professeure en immunologie du cancer franco-algérienne a orienté ses recherches vers le coronavirus dès l’apparition de l’épidémie, relève Elaph dans un long article consacré à ce membre de l’Académie américaine des sciences qui a fait ses études de médecine à Alger.
«Jusqu’à mars 2019, les efforts de l’équipe de chercheurs dirigée par Miriam Merad étaient concentrés sur le renforcement du système immunitaire, mais quand le virus a atteint la ville de New York, la scientifique a dû suspendre ses recherches pour se consacrer à l’étude de ce germe pathogène», rapporte le site qui explique que Miriam Merad s’est fixé pour objectif d’«essayer de connaître les raisons qui font que des personnes atteintes du coronavirus décèdent tandis que d’autres en guérissent».
Au début, la tâche s’annonçait difficile en raison du nombre insuffisant de malades du Covid-19 au sein de l’hôpital pour procéder aux analyses nécessaires, mais ce nombre ayant augmenté par la suite, le Dr Miriam Merad a dû mobiliser quatre-vingt laborantins, outre vingt-cinq chercheurs, pour l’aider à mener son étude, selon la concernée qui répondait aux questions d’Elaph via Skype.
«Nous avons pu déterminer le type d’inflammation qui détruit les tissus mais nous devons conforter ces résultats», a indiqué la professeure algérienne, en expliquant que son équipe s’emploie actuellement à trouver une thérapie liée au système immunitaire de sorte à lui permettre de combattre le virus mais sans détruire les tissus. «C’est cet équilibre qui est difficile», a-t-elle fait savoir.
Interrogée sur les délais nécessités par de telles recherches pointues pour parvenir à un traitement efficace, Miriam Merad a répondu que «cela demandera du temps», en confiant qu’elle subissait des pressions et qu’elle dit y faire face. «Nous ne donnerons aucune réponse jusqu’à ce que nous soyons sûrs de ce que nous annoncerons», a-t-elle insisté, tout en accusant le président Donald Trump d’avoir chahuté le travail des scientifiques «avec ses déclarations criminelles qui ont poussé de nombreux Américains à recourir à l’hydroxychloroquine sans l’avis du médecin, mettant ainsi leur vie en danger».
Toujours selon Elaph, la chercheuse algérienne de renommée mondiale «a été contrainte de prendre des décisions difficiles et d’en assumer la responsabilité». «J’ai demandé que soient pris cinq cents échantillons sanguins de malades hospitalisés chaque jour et certains ont remis en cause ce choix», a confié ce médecin qui semble avoir subi les mêmes critiques que le professeur Didier Raoult en France. «De plus, a-t-elle ajouté, j’avais une grande responsabilité vis-à-vis de mon équipe car je craignais que certains de mes collaborateurs décèdent du Covid-19.» «Je n’ai jamais été confrontée à une situation similaire de toute ma vie», a-t-elle avoué.
Les essais cliniques sont prévus en juillet, a révélé la professeure Miriam Merad. «Nous verrons alors si nous aurons pu renforcer le système immunitaire des patients», a-t-elle conclu.
H. A.
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