Les graves accusations d’Abdelkrim Abada contre le nouveau SG du FLN
Par Mounir Serraï – La tension monte au FLN. Dans une déclaration rendue publique aujourd’hui, Abdelkrim Abada, coordinateur du mouvement d’authenticité et de redressement du FLN, s’est vivement attaqué au nouveau chef du parti, plébiscité lors d’un congrès taillé sur mesure à Club des Pins, sur la côte ouest algéroise. Ce cacique du FLN a affirmé d’emblée qu’il s’exprimait au nom des militants structurés dans ce mouvement de redressement, qui s’est dressé contre les trois derniers secrétaires généraux du parti (Abdelaziz Belkhadem, Amar Saïdani et Djamel Ould-Abbès).
Abdelkrim Abada s’est ainsi élevé contre des «pratiques» et des «faits» graves qui ont entaché le déroulement de ce congrès extraordinaire. Il a évoqué des «manœuvres malsaines» de certains membres pour contourner la volonté de la majorité des membres et fausser le résultat relatif à l’élection d’un nouveau comité central et un nouveau secrétaire général du parti.
Abdelkrim Ababa s’en est pris violemment au nouveau SG, à savoir Abou Al-Fadl Baadji. «Celui qui a été désigné à la tête du FLN ne répond pas aux conditions d’éligibilité pour le poste de SG et n’a pas le strict minimum de conditions pour pouvoir militer au sein du parti», a asséné Ababa, l’un des caciques du parti qui parle ainsi de son passé «douteux». «Lui, plus que les autres membres, sait de quoi il s’agit», a poursuivi Abdelkrim Ababa qui a rappelé dans ce sillage comment ce nouveau SG du FLN a été «écarté» d’un poste de chargé de mission il y a quelques années au ministère de la Justice, après l’enquête d’habilitation, et par la suite du poste de conseiller d’Amar Saïdani à l’APN en raison, a souligné Abada, «de soupçons de liens avec des cercles constituant une menace pour la stabilité et la sécurité du pays».
Abdelkrim Abada interpelle ainsi les hautes autorités du pays et les militants sincères afin qu’ils jettent un coup d’œil au parcours douteux de celui qu’il qualifie d’«élément». Abdelkrim Ababa n’a cependant pas divulgué la nature de ces «liens douteux» et les «cercles» auxquels le nouveau SG du FLN était lié. Mais il a assuré que les services de sécurité avaient tous les éléments qui leur ont permis de l’écarter à deux reprises des postes de responsabilité et des institutions de l’Etat.
Abada a lancé dans ce sillage un appel à tous les militants du FLN pour se mobiliser afin d’organiser un congrès extraordinaire qui permettra d’élire un «vrai secrétaire général attaché à l’Algérie et fidèle au serment des martyrs».
La sortie d’Abdelkrim Abada est loin d’être fortuite. Elle reflète l’absence de consensus au sein de l’Etat sur le «choix» du SG du FLN. Cette sortie rejoint un tant soit peu celle de la présidence de la République qui s’est démarquée de ce congrès et qui a assuré que ni le président Abdelmadjid Tebboune ni le Premier ministre Abdelaziz Djerad n’ont de lien organique avec ce parti.
M. S.
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