Les deux militants Hakim Addad et Fodhil Boumala arrêtés
Par Mounir Serraï – Le militant et ancien président du Rassemblement action jeunesse (RAJ), Hakim Addad, a été arrêté aujourd’hui à Alger. Il serait conduit à la brigade de la gendarmerie de Bab Jedid.
Selon sa fille Dounia, Hakim Addad a été «chopé» alors qu’il marchait à pied à Alger-Centre. «Mon père, Addad Hakim Mohammed, vient d’être interpellé au niveau de la place de l’Emir-Abdelkader. Lui et Ahcene Kadi marchaient comme de simples citoyens, sur le sol de leur pays», relève sa fille qui qualifie ainsi son interpellation ainsi que l’agression d’Ahcene Kadi de «totalement arbitraires». «Encore une fois, nous condamnons la répression ainsi que l’arbitraire des agissements de ce pouvoir», poursuit-elle, réclamant ainsi «la libération immédiate de son père et de tous les détenus politiques et d’opinion en Algérie».
De son côté, le miltant du Hirak Fodhil Boumala a été arrêté chez lui à Bab Ezzouar et conduit, selon l’avocat Abdelghani Badi, vers la brigade de la gendarmerie de Bab Jedid. A l’heure où nous écrivons ces lignes, personne ne connaît les raisons de leur interpellation.
Ces arrestations ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, dénonçant «un pouvoir autiste» qui «multiplie les provocations» en pleine crise sanitaire. «Halte aux arrestations des activistes», écrit le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme, Saïd Salhi.
Hakim Addad ainsi que Fodhil Boumala ont déjà été arrêtés et emprisonnés durant de longs mois en plein Hirak en 2019. Hakim Addad a bénéficié en janvier 2020 d’une remise en liberté tandis que Fodhil Boumala a été jugé et acquitté par le tribunal de Dar El-Beïda, et attend toujours le procès en appel.
Ces deux interpellations interviennent dans un contexte politique marqué par l’arrestation dans différentes régions du pays de militants engagés dans le mouvement populaire du 22 février. Pourtant, il y a quelques jours seulement, le chef de l’Etat, à travers le porte-parole de la présidence de la République, avait assuré qu’il userait de ses prérogatives constitutionnelles afin qu’il libère les détenus politiques Karim Tabbou et Samir Benlarbi pour apaiser les esprits et donner une chance au débat sur la Constitution.
M. S.
Comment (26)