Dangereuses manipulations sur Internet pour allumer un brasier en Algérie
Par Kamel M. – Des vidéos anciennes et détournées circulent sur les réseaux sociaux depuis quelques jours montrant des actes de violence pour pousser les citoyens à s’insurger et provoquer des actes de violence. Parmi ces vidéos, une, tournée à Tinzaouatine, dans l’extrême sud du pays, à la frontière avec le Mali, où on voit un homme à terre abattu par les forces de l’ordre. On entend des citoyens crier et injurier, sans que l’on comprenne exactement les raisons de cette réaction. Un internaute explique, néanmoins, que ladite vidéo remonte à deux années et qu’il s’agit d’un contrebandier qui a refusé d’obtempérer à l’ordre de s’arrêter à une sommation. Les forces de sécurité ont alors dû ouvrir le feu.
Ce genre de manipulations ne date pas d’aujourd’hui. En plein Hirak, des cercles malintentionnés diffusaient des images de policiers réprimant des citoyens en les présentant comme étant instantanées, semant ainsi la confusion parmi la population aux fins de la pousser à abandonner le caractère pacifique des manifestations et à commettre des actes de violence. Mais les tentatives de déstabilisation se sont à chaque fois fracassées contre la résolution des manifestants à ne pas répondre aux provocations et à ne pas se laisser manipuler par différentes parties qui ont tout intérêt à mettre le pays à feu et à sang.
Ces manœuvres sont le fait de plusieurs cercles qui agissent aussi bien à partir d’Algérie que de l’étranger. Il en est ainsi d’un activiste israélien arabophone qui semble avoir été chargé d’exacerber la colère des Algériens en «saluant leur détermination» et en les exhortant à persévérer dans leur mouvement de contestation. C’est le cas également d’un certain nombre d’agitateurs qui tentent de récupérer le Hirak à partir de Grande-Bretagne, de France, de Suisse et d’autres pays et qui vont jusqu’à fixer la nature, les dates et les lieux des actions à mener. Ces agitateurs sont dans leur totalité des soutiens actifs au parti extrémiste FIS.
En Algérie, l’ancien directeur de la sécurité intérieure (DGSI), le général Wassini Bouazza, en détention à la prison militaire de Blida pour haute trahison, et le directeur des transmissions au ministère de la Défense nationale, le général Abdelkader Lachkhem, toujours en poste, ont mis en place un réseau de mercenaires sur les réseaux sociaux pour diffuser des messages haineux et semer la division entre les Algériens. Ils sont, avec leur acolyte récemment interpellé, le général Othmane Benmiloud, ancien directeur central de la sécurité de l’armée (DCSA), les initiateurs de slogans racistes et clivant – «zouaves», «badissiya», «mendjel», «harkis», etc. – distillés sur la Toile. Des slogans qui visaient à provoquer une guerre civile à caractère ethnique.
Les mesures impopulaires imposées par le pouvoir – augmentation des prix des carburants, interdiction des lieux de villégiature et de loisirs, amendes lourdes pour non-respect des mesures barrières, confinement prolongé, etc. – s’ajoutent à ce cocktail détonnant et ne sont pas faites pour apaiser les esprits.
K. M.
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