Cisjordanie occupée : rejet en bloc du plan d’annexion israélien
Le plan israélien d’annexer plusieurs parties de la Cisjordanie occupée a été rejeté en bloc et est vivement condamné par les Palestiniens mais aussi par l’ONU et la communauté internationale, le considérant comme un obstacle à la paix et à la résolution du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution à deux Etats, rapporte l’APS.
Une soixantaine d’experts des Nations unies ont indiqué, dans un communiqué, que «les Etats ont le devoir de ne pas reconnaître, aider ou assister un autre Etat dans quelque activité illégale que ce soit, comme l’annexion ou la création d’implantations civiles dans un territoire occupé», prévenant que «les leçons du passé sont claires : si elle n’est pas suivie d’effet, la critique n’empêchera pas l’annexion ni ne mettra fin à l’occupation».
De leur côté, les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE) ont eux aussi exprimé leurs inquiétudes quant au projet d’annexion israélien, lors d’une visioconférence lundi avec le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo. Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a affirmé que ce plan pourrait affecter la perspective d’une solution à deux Etats «ainsi que la stabilité régionale», soulignant que Pompeo avait pris note des avis des pays membres de l’UE, y compris celui de l’Allemagne qui est «très concret et insiste sur la nécessité d’éviter l’annexion».
«Ce qu’Israël propose de faire est une violation du droit international, et nous nous y opposons fermement. Nous soutenons également fermement la solution à deux Etats, et nous continuerons à le faire», avait déclaré pour sa part mardi le Premier ministre britannique, Boris Johnson, dont le pays est membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU.
Quant à la Russie, elle a averti à maintes reprises l’occupant israélien contre l’application de plans unilatéraux contraires au cadre légal international. Moscou estime en outre que l’annexion rendra impossible la continuité territoriale de la Cisjordanie, une condition indispensable pour l’existence de l’Etat de Palestine sur la base des frontières de 1967, soulignant que «les actes expansionnistes d’Israël peuvent non seulement causer une dangereuse spirale de violences sur les terres palestiniennes, mais aussi une déstabilisation de la situation au Moyen-Orient».
La Chine, de son côté, avait exhorté Israël à «s’abstenir de prendre de telles mesures unilatérales» et de «cesser toutes les activités de colonisation et mettre un terme à la démolition de maisons palestiniennes et à la destruction de biens palestiniens».
La Palestine a déposé une requête officielle pour demander la tenue d’une session des Nations unies afin de discuter du projet israélien d’annexion des terres palestiniennes en Cisjordanie et de prendre des mesures appropriées à cet égard.
L’occupant israélien compte, selon les médias, présenter à partir du 1er juillet sa soi-disant «stratégie» pour traduire dans les faits le plan de paix américain pour le Moyen-Orient, dévoilé par le président Donald Trump, et qui prévoit l’annexion par Israël de la vallée du Jourdain (30% de la Cisjordanie) et des plus de 130 colonies, ainsi que la création d’un Etat palestinien sur un territoire amputé.
R. I.
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