Œuvres d’art africaines pillées par la France coloniale restituées
Selon le journal russe, RT France, le premier projet de loi permettant le transfert d’œuvres culturelles vers leur pays d’origine, qu’Emmanuel Macron avait initié lors d’un discours sur une refondation du partenariat culturel entre la France et l’Afrique prononcé pendant son déplacement à Ouagadougou au mois de novembre 2017, a été examiné par le gouvernement français.
Le projet de loi autorise, «par une dérogation limitée au principe essentiel d’inaliénabilité applicable aux collections publiques françaises», le transfert au Bénin de la propriété de 26 objets pillés lors du sac du palais des rois d’Abomey par des troupes coloniales françaises en 1892. Ces totems et spectres, actuellement conservés au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac à Paris, seront exposés dans un lieu public au Bénin, ainsi que le rapporte l’AFP.
Le texte acte également le transfert de propriété au Sénégal d’un sabre qu’Edouard Philippe avait symboliquement remis en novembre dernier au président Macky Sall. Il s’agit d’un objet à la symbolique forte, puisqu’il a appartenu à El Hadj Oumar Tall, un chef de guerre et érudit musulman qui a conquis au XIXe siècle un immense territoire à cheval sur le Sénégal, la Guinée et le Mali, et a lutté contre l’armée coloniale française.
Ces restitutions se basent sur un rapport demandé en 2018 par le président de la République. Ses auteurs y ont notamment détaillé la façon dont la France a acquis des dizaines de milliers d’œuvres africaines pendant la colonisation.
R. I.
Comment (2)