Le Mossad s’invite à Abu Dhabi : quels secrets Gaïd-Salah livrait à Ben Zayed ?
Par Mohamed K. – «La relation par trop confiante de l’Algérie avec les Emirats arabes unis constitue une sérieuse menace sur la sécurité du pays», notent des sources qui ne cachent pas leur inquiétude quant au pacte officiel que le régime des Al-Nahyane vient de sceller avec l’entité sioniste. «De nombreux éléments laissent penser que les Emirats espionnent l’Algérie depuis longtemps pour le compte d’Israël», relèvent ces sources qui en veulent pour preuve des révélations faites par de hauts responsables américains sur la présence d’une collaboration entre Tel-Aviv et Abu Dhabi depuis les attentats de New York, soit depuis deux décennies.
«Or, le régime de Bouteflika, appuyé par son vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd-Salah, s’était jeté dans les bras des Al-Nahyane sans se soucier des risques que cette relation privilégiée faisait peser sur la sécurité de l’Algérie», rappellent ces sources, qui indiquent que derrière le choix des Emirats d’investir dans les ports à travers le monde se cache, en réalité, une stratégie inavouée. «En Algérie, toutes les statistiques commerciales sont entre les mains des Emiratis qui connaissent ainsi au détail près les besoins de l’Algérie et le volume de ses échanges avec ses partenaires.»
Nos sources mettent en avant également les différents déplacements de l’ancien chef d’état-major aux Emirats et s’interrogent sur le type de renseignements que Mohamed Ben Zayed obtenait de son «hôte», au moment où les Algériens manifestaient leur colère au sujet de cette collusion intrigante entre Gaïd-Salah et les Al-Nahyane dont les velléités d’ingérence dans les affaires internes du pays devenaient flagrantes. Il allait de soi, au firmament du mouvement de contestation populaire – avant qu’il soit récupéré par les islamistes de Rachad et leurs alliés transfuges du FFS – que les Emirats arabes unis avaient pris fait et cause pour le pouvoir, allant jusqu’à mobiliser leurs moyens technologiques pour interférer dans la crise interne via les réseaux sociaux.
«Le rapprochement désormais déclaré d’Abu Dhabi avec Tel-Aviv, sur instigation de Washington, pose le problème de la nature des relations que l’Algérie devra entretenir avec ce pays membre, avec elle, de la Ligue des Etats arabes et des réajustements nécessaires qui devront être opérés par mesure de sécurité», préconisent nos sources qui craignent que «la propension d’autres pays du Maghreb et du Moyen-Orient à pactiser avec l’Etat hébreu n’isole l’Algérie sur la scène régionale et n’affaiblisse sa position en tant qu’acteur majeur dans la région».
L’Algérie n’a pas encore réagi à l’annonce de l’établissement de relations diplomatiques entre «nos frères» émiratis et «notre ennemi» israélien. «Ceci est tout à fait normal, expliquent nos sources, un tel chamboulement dans les relations internationales exige que la réaction soit étudiée sous tous les angles, surtout venant de l’Algérie dont le soutien à la cause palestinienne est inconditionnel.»
La question des secrets que Gaïd-Salah aurait pu révéler à la partie émiratie se pose avec d’autant plus d’acuité que ses plus proches collaborateurs, son exécutant des sales besognes, le général Wassini Bouazza, son secrétaire particulier, l’adjudant-chef Guermit Benouira, son chef de protocole, le commandant Adlène Benslama, et l’ancien homme fort de la Gendarmerie nationale, le général Ghali Belkecir, se sont tous rendu coupables de trahison en divulguant des renseignements hautement confidentiels. C’est sui generis donc.
M. K.
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