Comme relevé par Algeriepatriotique : Tebboune met le cap sur le référendum
Par Mohamed K. – Comme relevé par Algeriepatriotique le 12 août dernier, le président de la République met le cap sur le référendum relatif à la nouvelle Constitution. Abdelmadjid Tebboune avait instruit les walis de se préparer pour ce rendez-vous dans un discours au vitriol prononcé lors de la réunion organisée avec les premiers responsables de l’administration locale. Le chef de l’Etat n’avait pas annoncé de date précise, mais un communiqué de la présidence de la République vient de la préciser, ce lundi. Ce sera donc le 1er novembre prochain. Le choix de cette date-anniversaire n’est forcément pas fortuit.
C’est dans un contexte délicat, compliqué par la crise sanitaire mondiale, que le président de la République compte tenir le référendum qui devrait lui donner les moyens de mener à terme les changements qui, espère-t-il, pourront effacer les erreurs du passé et ouvrir la voie devant une nouvelle ère dans laquelle gouvernants et gouvernés seraient enfin «réconciliés». Pour ce faire, Tebboune compte énormément sur la société civile dont il escompte une participation active dans la vie politique du pays, conscient du fossé qui sépare les citoyens d’une classe politique – pouvoir et opposition – qui a perdu totalement la confiance de la population.
Difficile pari pour un chef de l’Etat qui hérite d’un pays gangréné par la corruption et dominé par la prévarication à tous les niveaux de l’Etat, jusques et y compris au sein d’une société où l’effort a cédé devant le gain facile.
Difficile pari également lorsqu’on sait que son prédécesseur a trituré la Loi fondamentale plus d’une fois, l’ajustant à ses desseins, abrogeant l’article limitant les mandats présidentiels tantôt et le bloquant à deux quand cela l’arrangeait. Pour faire passer ces amendements répétitifs qui ont fait perdre à la Constitution tout son sens, Abdelaziz Bouteflika avait mis en branle la lourde machine administrative actionnée par le gouvernement ainsi que les deux chambres d’un Parlement croupion qui a voté à l’écrasante majorité en faveur des changements voulus par le président-roi.
Il sera, par ailleurs, difficile pour le président Tebboune de convaincre un électorat désabusé de se rendre aux urnes pour une énième fois, alors que les problèmes sociaux se sont accentués ces derniers mois en raison de la crise multidimensionnelle qui a frappé le pays de plein fouet et des nombreux problèmes qui s’y sont greffés. Il y a de fortes chances que le taux d’abstention sera au moins aussi élevé que celui enregistré lors de la présidentielle de décembre 2019.
Mais le Président n’a pas d’autre choix car il lui sera impossible d’assurer son mandat sous la Constitution héritée de son prédécesseur, d’autant qu’il prône le changement radical en arguant que son objectif cadre avec la revendication du Mouvement populaire pacifique qui réclame l’avènement d’une nouvelle République.
M. K.
Comment (46)