Pourquoi une normalisation officielle entre le Maroc et Israël est «impossible»
Par Kamel M. – Le média du groupe financier américain Bloomberg explique pourquoi le Maroc ne pourra pas établir des relations diplomatiques officielles avec l’Etat hébreu. L’analyse du média américain intervient à quelques jours de la visite de l’architecte de la normalisation de certains pays arabes avec l’entité sioniste à Rabat. Le déplacement de Jared Kushner au Maroc vise à convaincre le Makhzen d’emboîter le pas aux Emirats arabes unis et aux trois autres pays arabes où se trouve Mike Pompeo actuellement pour les mêmes motifs, le Soudan, Bahreïn et le sultanat d’Oman.
Bloomberg, qui note que le Maroc est le pays le «plus proche d’Israël» dans la région, relève que le silence des autorités marocaines qui ont évité de commenter le pacte en voie de concrétisation entre le régime de Tel-Aviv et les Al-Nahyane équivaut à un acquiescement par le silence. Le média tient cette vérité d’un haut responsable marocain qui affirme que «lorsque nous ne pouvons pas qualifier cela de négatif, nous optons pour le silence».
Le Premier ministre islamiste Saâd-Eddine El-Othmani a été ferme dans son «rejet» de toute normalisation avec l’entité sioniste. L’explication en est que le Maroc, bien qu’il ait des liens diplomatiques discrets avec Israël et accueille des touristes et des hommes d’affaires israéliens, craint une réaction populaire violente au cas où il ferait un pas supplémentaire dans sa politique israélienne, le soutien à la cause palestinienne étant «profondément ancré dans la société marocaine», selon la même source.
«La position du Maroc a été étroitement surveillée dans son pays et à l’étranger, principalement en raison de l’influence politique de la communauté israélienne d’ascendance marocaine», précise Bloomberg, qui brosse un tableau noir de la situation dans le royaume où des manifestations seraient déjà en préparation, «alors que le coronavirus et une grave sécheresse ravagent l’économie et gonflent les rangs des révoltés».
Enfin, le Maroc, qui «a des liens plus solides avec les monarchies du Golfe» qui «ont assisté leur allié traditionnel à coup de milliards de dollars d’aide pour contenir les manifestations du printemps arabe, «n’est plus aussi redevable qu’il l’était il y a quelques années», explique encore Bloomberg qui se réfère à une source marocaine.
Quel est le but de la visite de Jared Kushner, dans ce cas ?
K. M.
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