Branle-bas en Méditerranée, mise en garde de Chengriha : guerre inévitable ?
Par Abdelkader S. – Le message du chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, sur la suprématie future des forces navales algériennes, n’est pas anodin. Il résonne comme une mise en garde aux puissances étrangères qui se livrent à des gesticulations dans l’est de la Méditerranée. La flotte navale algérienne sera mise en branle si jamais une menace venait à toucher l’Algérie, dans ce contexte de pré-conflit qui met aux prises la Turquie et la Grèce appuyée par la France.
Après les risques de conflagration qui émanent de Libye et du Sahel, voilà qu’un nouveau danger sérieux pointe à partir de nos frontières nord. C’est en raison de la gravité de la situation que le chef d’état-major de l’armée a envoyé un message codé aux belligérants qui se livrent à des frictions, pour le moment contrôlées, mais la situation de paix fragile risque de basculer à tout moment, tant les enjeux sont incommensurables. Le conflit entre la Turquie et la Grèce ne date pas d’hier, les deux pays se «chamaillant» depuis de longues années sur une île, Chypre, que les deux Etats se partagent «par la force des choses».
La confrontation navale qui se déroule dans le Bassin méditerranéen ne peut pas épargner l’Algérie qui y joue un rôle prépondérant de par sa position stratégique et de par son influence dans la région. Puissance maritime régionale, la marine algérienne est dotée d’une flotte supérieure en qualité et en nombre que celles de la majorité des pays, y compris de la rive nord de la Méditerranée. C’est dans la perspective d’une menace semblable à celle qui a lieu actuellement que l’ANP a décidé, depuis longtemps, d’accorder à la défense maritime du territoire une priorité, aux côtés de l’armée de l’air, pour s’assurer une supériorité aérienne de sorte à prémunir le pays de toute agression extérieure.
L’Algérie est désormais comme «encerclée», entourée de dangers, prise en étau entre la guerre par procuration en Libye, la recrudescence du terrorisme islamiste entretenu par des officines secrètes à nos frontières sud et les velléités expansionnistes du régime d’Ankara qui cherche à étendre ses tentacules en mer Méditerranée dans le cadre d’un vaste plan visant à ressusciter l’empire ottoman. Une folie des grandeurs qui vaut au mégalomane Recep Tayyip Erdogan une farouche opposition dans son pays. Une opposition qui va grandissante et qui risque de l’éjecter du pouvoir de façon violente.
La guerre semble de moins en moins évitable à nos frontières terrestres et maritimes.
A. S.
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