Louisa Hanoune dénonce la criminalisation de l’action et de la pensée politiques
Par Mounir Serraï – La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, dénonce ce qu’elle qualifie de «caporalisation de la vie politique et associative» à travers des opérations d’encouragement de la création massive d’associations et de partis politiques. Evoquant la poursuite d’arrestations de personnes pour leurs opinions, la pasionaria du PT considère qu’il s’agit là de «la criminalisation de l’action politique, de la pensée politique et du travail du journaliste».
«Est-ce que nous nous dirigeons vers une nouvelle Algérie démocratique ou vers un système totalitaire ?» se demande-t-elle, estimant que, jusqu’à présent, il n’y a pas eu de mesures d’apaisement. Elle estime que «les mêmes pratiques qui ont conduit à l’explosion du clientélisme et de la courtisanerie sont encore là». Pour la secrétaire générale du PT, c sont ces pratiques qui ont amplifié la corruption et la pollution politiques qui ont poussé à la rupture du 22 février 2019.
Louisa Hanoune est revenue sur l’annonce par le pouvoir de la date du référendum sur la révision constitutionnelle. Le choix du 1er novembre a été critiqué par la première responsable du PT pour laquelle «la date du 1er novembre est, et doit rester, exclusivement celle de la commémoration de l’anniversaire du déclenchement de la lutte armée en 1954 pour arracher l’indépendance nationale et opérer la rupture définitive et totale avec le système colonial». Louisa Hanoune dénonce, en outre, la politique du fait accompli. Pour elle, le «débat» a eu entre les partis et le mouvement associatif qui voyait nécessaire de sauver ce système politique. Vouloir sauver ce système politique, c’est aller à contre-courant de l’Histoire.
Elle a également prévenu quant à la rentrée politique sociale qui risque d’être catastrophique. Elle évoque un «climat délétère». Louisa Hanoune considère que les problèmes socio-économiques vont être un facteur de tensions qui va marquer la scène nationale durant les prochains mois.
Pour le PT, l’urgence est la prise en charge des problèmes de santé des citoyens, du chômage galopant et de la chute vertigineuse du pouvoir d’achat des Algériens. Louisa Hanoune appelle également à la libération immédiate de tous les détenus d’opinion et à l’arrêt de l’usage abusif de la détention provisoire. Pour elle, la nouvelle Algérie ne pourra pas avoir un sens sans la libération de tous les espaces d’expression, à commencer par la presse.
M. S.
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