Comment le FIS convoyait les armes de Suisse et d’Allemagne au profit du GIA
Par Nabil D. – Algeriepatriotique poursuit la série de révélations sur l’implication d’éléments du parti islamiste extrémiste FIS dans le pourvoi des terroristes en armes dans les années 1990, à travers ses réseaux implantés dans de nombreux pays occidentaux. Comme la Belgique où les fils d’Abassi Madani détenaient un commerce qui servait de couverture pour le trafic d’armes, et l’Allemagne où ils ont fini par poser leurs valises pour y retrouver leur acolyte Rabah Kebir, la Suisse était aussi une plaque tournante pour ces soutiens au terrorisme en Algérie.
Un réseau de trafic d’armes avait été démantelé dans la ville de Berne sur la base de renseignements transmis par les services secrets algériens à l’époque. Des arrestations avaient eu lieu et une armurerie avait été fermée pour avoir acheminé des munitions et des armes aux groupes terroristes algériens.
L’acteur principal de ce réseau était un Algérien répondant aux initiales de N. D. Originaire de la ville de Sidi Moussa, au sud d’Alger, ce complice des terroristes avait la double nationalité, algérienne et suisse. «C’était le cerveau de ce trafic d’armes destiné aux groupes terroristes algériens», ont indiqué des sources proches du dossier. «Ce trafic d’armes à partir de la ville de Berne avait été organisé lors de l’envoi en grand nombre de véhicules ZH (immatriculés en Suisse) vers l’Algérie au paroxysme de la violence terroriste dans le pays», explique notre source, qui précise que les armes de petit calibre et les munitions étaient envoyées en Algérie par bateau depuis Marseille et arrivaient à destination pour finir chez les chefs du GIA qui en assuraient la distribution à leurs éléments.»
Le modus operandi consistait à dissimuler la cargaison dans les moteurs des véhicules destinés à la casse mais qui avaient été détournés pour être exportés frauduleusement vers l’Algérie grâce à des complicités à tous les niveaux de l’administration à l’époque. La découverte de ces armes et de ces munitions au niveau du port d’Alger avait contraint le gouvernement à interdire l’importation de la pièce détachée issue de la casse et des moteurs et véhicules à partir de la Suisse. «Cette circulaire est en vigueur jusqu’à aujourd’hui», note notre source.
«La tête pensante de ce réseau, le nommé Y. D., sera appréhendé en Algérie et le réseau démantelé en Algérie et en Suisse», nous apprend encore notre source, qui fait remarquer que «ce sont les services des renseignements algériens qui ont forcé leurs homologues suisses à procéder à des arrestations après avoir fourni des preuves irréfutables sur les agissements des individus identifiés à partir d’Alger».
«Les enquêtes en Algérie sur ce réseau d’armes ont prouvé l’implication de Mourad Dhina, l’ancien membre du FIS établi en Suisse, mais il n’a étrangement jamais été inquiété par les services de sécurité suisses», relève notre source, dubitative, tout en rappelant qu’au milieu des années 1990 la personne qui était en charge de l’envoi d’armes et de munitions vers l’Algérie à partir d’Allemagne était un certain A. S., ancien membre du FIS et très proche des deux fils d’Abassi Madani. «A. S. a procédé à l’envoi d’un véhicule de marque Audi bourré d’armes et de munitions vers l’Algérie via le Maroc», révèle encore notre source, qui affirme que les services secrets algériens ont saisi le véhicule «dès sa rentrée sur le territoire national». «Son chauffeur avait été arrêté et les armes saisies.»
N. D.
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