Quel rôle veut-on faire jouer à l’ancien patron du FLN Abdelaziz Belkhadem ?
Par Mohamed K. – Selon des indiscrétions, Abdelaziz Belkhadem reprendrait du service et serait inscrit sur les tablettes des décideurs. Il aurait été reçu en haut lieu, mais on ne sait pas quelle mission serait confiée à l’ancien secrétaire général du FLN. Le nom de celui qui fut éjecté violemment par Amar Saïdani en août 2013, dans un putsch musclé, est revenu plusieurs fois sur le devant de la scène à l’approche de la présidentielle avortée d’avril 2019 et celle de décembre 2019.
Privé d’une caution islamiste indispensable pour la crédibilité de tout scrutin, suite à la défection des deux formations les plus influentes, le MSP d’Abderrazak Mokri et le FJD d’Abdallah Djaballah, le pouvoir en place savait qu’il ne pouvait compter sur l’appui de petites formations de même obédience. Pour pallier cette vacance, il n’avait d’autre choix que de faire pression sur des personnalités proches de la mouvance islamiste. L’entrée en scène d’Abdelaziz Belkhadem, à l’époque, avait été annoncée par plusieurs sources. Sa participation, pensait-on, allait pouvoir servir à la fois comme un succédané des candidats islamistes et comme un faire-valoir d’une élection rejetée aussi bien par la rue que par une bonne partie de la classe politique. Mais Abdelaziz Belkhadem avait fait faux bond.
Une année auparavant, soit en décembre 2018, le retour inattendu d’Abdelaziz Belkhadem sur la scène politique, quatre ans après son humiliante exclusion par l’ex-président Bouteflika, allait marquer un tournant décisif, aussi bien dans la crise que traversait son parti, le FLN, depuis plusieurs mois, que dans la guerre de positions qui faisait rage autour des échéances électorales à venir.
Accueilli en grande pompe au siège du FLN où il avait été longuement reçu par Mouad Bouchareb, Abdelaziz Belkhadem avait compris qu’il était pressenti pour en reprendre les destinées. Sa déclaration à la presse, où il prêtait allégeance à l’ex-chef de l’Etat, en le remerciant d’avoir «permis aux militants de reconstruire leur parti sur de bonnes bases», tout en descendant en flamme ses deux successeurs, à savoir Djamel Ould-Abbès et Amar Saïdani, ne laissait aucun doute sur ce qui se préparait pour la prochaine étape.
Cette fulgurance avec laquelle Abdelaziz Belkhadem avait été rappelé au service par l’ex-président de la République traduisait un besoin urgent, à quatre mois du début de la campagne électorale pour le cinquième mandat, d’avoir un FLN stabilisé et capable de peser dans les rapports de forces politiques engagés autour de cette élection.
En mai 2018, la décision de Djamel Ould-Abbès de procéder à un remaniement profond du bureau politique du FLN coïncidait avec le retour progressif d’Abdelaziz Belkhadem à l’action politique. Le quotidien arabophone El-Khabar révélait, en effet, que l’ancien chef de gouvernement multipliait les rencontres avec les militants du FLN à travers le pays, à moins d’une année de l’élection présidentielle de 2019. Ces rencontres auraient été encadrées par des «comités de coordination» composés d’anciens cadres et militants du FLN «marginalisés», selon El-Khabar qui précisait que l’ancien secrétaire général du parti avait sans doute un «agenda particulier». Le journal avait cité des «proches de Belkhadem» qui affirmaient que ce dernier s’employait à «ressouder les rangs» du FLN qui s’apprêtait à «affronter les défis à venir».
Quel rôle Abdelaziz Belkhadem va-t-il jouer, cette fois-ci ? Futur vice-président, retour au FLN pour le faire renaître de ses cendres ou simples consultations ?
M. K.
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