Le général Belkecir, les services turcs et le jeu trouble de la chaîne Al-Arabiya
Par Nabil D. – Des sources généralement bien informées ont indiqué à Algeriepatriotique que les autorités algériennes sont très remontées contre la chaîne saoudienne Al-Arabiya. Cette dernière a relayé une «information» donnée par le site Maghreb Intelligence selon laquelle le général véreux Ghali Belkecir serait entré en contact avec les services secrets turcs pour négocier son asile politique contre des données détaillées sur l’armée algérienne. Le site affirme que l’ancien patron de la Gendarmerie nationale aurait été approché par un homme d’affaires suisse qui l’aurait mis en contact avec des collaborateurs de Hakan Fidan, le patron du MIT, l’organisation nationale turque du renseignement.
«De nouveaux enregistrements ont provoqué une nouvelle tempête en Algérie relatifs à des tentatives des services secrets turcs d’espionner l’Algérie et d’obtenir des renseignements ultraconfidentiels sur ce pays», a commenté la chaîne dans une émission qui s’inscrit en droite ligne, et de manière flagrante, dans la guerre larvée qui oppose la Turquie à l’axe Emirats-Arabie Saoudite-Egypte. Le régime saoudien cherche, ainsi, clairement à impliquer l’Algérie dans ce conflit en tentant de faire naître des tensions entre Alger et Ankara au lendemain de la visite que vient d’y effectuer notre ministre des Affaires étrangères.
L’approche algérienne dérange assurément certaines puissances étrangères qui se livrent une guerre par milices, tribus et mercenaires interposés en Libye, au moment où l’Algérie œuvre à mettre en place un plan de règlement de la crise qui replace les armes par le dialogue et l’ingérence par la coopération. C’est dans ce sens que Sabri Boukadoum a affirmé, ce lundi soir, dans un entretien à France 24, que l’approche algérienne permettait à tous les Etats étrangers intervenant directement en Libye de garantir leurs intérêts dans ce pays en proie à une guerre civile depuis la chute et l’assassinat de Mouammar Kadhafi.
Selon nos sources, il n’est pas exclu que l’agrément ne soit pas renouvelé au représentant de cette chaîne en Algérie et que le bureau d’Al-Arabiya soit fermé, tandis que la chaîne qatarie Al-Jazeera, qui a mis de l’eau dans son vin depuis son alignement sur les partis extrémistes durant la décennie noire et ses tentatives de déstabilisation lors du «printemps arabe» en 2011, pourrait voir son bureau rouvrir dans le sillage des changements survenus dans le monde et la convergence de vues entre Alger et Doha sur de nombreux problèmes internationaux, notamment la question palestinienne sur fond de normalisation d’un certain nombre de pays arabes avec l’entité sioniste.
N. D.
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