La DGSE, Mohammed VI, Ouattara et les comptes cachés à la HSBC de Paris
Par Karim B. – Les services du renseignement extérieur français (DGSE) ont fini par découvrir le pot-aux-roses. Le président ivoirien, Alassane Ouattara, installé par la France, manu militari, après avoir écarté et fait emprisonner Laurent Gbagbo, est un chef d’Etat véreux. Et l’argent illicite a trouvé un circuit clandestin grâce au précieux concours du roi du Maroc, Mohammed VI. C’est l’Agence de presse panafricaine (APP) qui rapporte l’information.
Selon ce média, la DGSE accuse Ouattara de «transferts illicites de fonds, de blanchiment d’argent et de détournement de plusieurs milliards de francs CFA des PPTE(*)». Pour l’Agence de presse panafricaine, ces révélations émanant du renseignement français «sont loin d’être anodines» car la France est «considérée comme le plus important soutien du président sortant ivoirien Alassane Ouattara, avec la complicité du roi du Maroc, Mohammed VI». Les fonds en question «auraient transité par un circuit opaque», explique l’agence, selon laquelle c’est «l’antenne marocaine» de la DGSE qui a révélé ces pratiques mafieuses dans lesquelles le Makhzen est mouillé jusqu’au cou.
Le chef de l’Etat ivoirien aurait des relations d’affaires avec le roi du Maroc. Des documents qualifiés d’«ultraconfidentiels» indiquent que des centaines de millions d’euros ont été détournées et placées dans un compte de la HSBC à Paris, au nom du gendre du chef de l’Etat ivoirien et dont le numéro est identique à celui du secrétaire particulier du roi du Maroc, Mohammed VI, «avec lequel Alassane Ouattara entretient un réseau d’affaires depuis qu’il était dans l’opposition», selon l’Agence panafricaine.
«C’est d’ailleurs au nom de ce lien relativement ancien que le ministre de lʼEconomie de Laurent Gbagbo a financé des factures fictives endossées par le roi. Ces sommes n’ont pas été encaissées par le roi lui-même, puisque, selon son entourage, Mohammed VI a accepté cette magouille pour venir en aide à la famille Ouattara qui avait besoin de cet argent», révèle encore l’APP, qui précise que la DGSE a réussi à remonter la filière jusqu’à un certain El-Majidi, proche de Mohammed VI, qui a été interrogé au sujet du compte suisse du roi, lequel en aurait confirmé l’existence, mais tout en objectant que cela «relève du plus strict secret bancaire, dès lors qu’il s’agit d’éléments liés à la sphère patrimoniale privée» du monarque marocain.
L’agence affirme, par ailleurs, que les deux dernières visites «d’Etat» de Mohammed VI à Abidjan avaient pour seul but de faire le point sur les affaires qui le lient à Alassane Ouattara qui a, affirme-t-on, chassé violemment des citoyens d’un port pour le mettre à la disposition de son hôte et néanmoins associé marocain.
K. B.
(*) «Pays pauvres très endettés» est un programme du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale destiné aux pays les plus pauvres.
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