Ce «petit» pays dont l’ex-vice-président de Pfizer veut que l’Algérie s’inspire
Par Mohamed K. – L’ancien vice-président de Pfizer a appelé les décideurs algériens à suivre l’exemple de Singapour et d’un certain nombre d’autres pays d’Asie, d’Amérique latine et d’Afrique qui avancent à grands pas pendant que l’Algérie «mange son pétrole» sans progresser. «Il faut seulement que l’Algérie crée les conditions d’une expansion économique», a estimé Mohand Sidi Saïd, dans un entretien accordé à Berbère Télévision. «Elle en a les moyens et elle dispose des ressources humaines, c’est tellement important», a-t-il insisté.
«Je cite très souvent l’exemple de Singapour. Vous allez me dire que c’est un petit pays, mais vous savez, de nos jours, cela ne compte pas tellement. Il y a un peu plus de cinquante ans, les Singapouriens vivaient à dix dans une chambre, dirigés par un Premier ministre qui a duré trente ans, avec des voisins, deux notamment, qui ne leur voulaient pas que du bien. Singapour est devenu aujourd’hui la deuxième puissance financière dans le monde. C’est une leçon pour nous tous. Mais, pour cela, il faut une vision, il faut une stratégie et il faut laisser faire les gens. Trop de bureaucratie tue l’économie, tue le développement de l’économie», a affirmé Mohand Sidi Saïd.
«Quand on voit l’importance de notre population, nous avons absolument besoin d’entreprises qui créent de la richesse. Cela fait plus de cinquante ans depuis que nous mangeons notre pétrole. Il ne faut pas être prophète pour prédire que les prix du baril vont continuer à fluctuer et, à long terme, ils vont baisser. De plus, dans peu de temps, nous ne produirons plus assez de pétrole pour notre propre consommation», a averti l’ancien cadre dirigeant du leader mondial de l’industrie pharmaceutique. «Il faut se lancer hardiment, avec courage et détermination, avec les moyens nécessaires. Il faut faire du benchmark, aller voir ce qui se passe ailleurs», a-t-il souligné.
«Prenez l’exemple des pays qui se sont développés – il y en a plusieurs en Asie, en Amérique latine et même en Afrique il y a des pays qui commencent à s’en sortir. Regardez l’Ethiopie qui a connu une guerre civile de plusieurs années et ce pays est en train d’émerger comme une puissance économique africaine», a fait remarquer Mohand Sidi Saïd, en précisant que «nous avons les ressources, nous avons les hommes et les femmes, nous avons beaucoup de gens qui sont à l’intérieur et qui sont à l’extérieur de l’Algérie, et il faudra faire en sorte que ces deux corps travaillent ensemble». «Mais, de grâce, a-t-il ajouté, assez de bureaucratie, assez d’économie de l’importation, assez de gestion au jour le jour !»
S’adressant aux dirigeants du pays, il leur a demandé : «Dites-nous où vous voulez nous amener dans cinq, dans dix ans, dans vingt ans ! Nous avons besoin de cette vision-là, parce que c’est cette vision qui va déterminer l’avenir de ce pays.»
M. K.
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