Mokri veut la tête de Djaâboub désigné au gouvernement sans l’accord du MSP
Par Houari A. – Abderrazak Mokri est en colère. Un membre de son parti vient d’être nommé au sein du gouvernement Djerad à son insu et alors même que le MSP se place dans la tranchée opposée. Dans un message virulent rendu public sur les réseaux sociaux avant même l’annonce officielle du retour de l’ancien ministre du Commerce au sein de l’Exécutif, plusieurs années après en avoir été dégommé par Bouteflika, le patron du parti islamiste a mis en garde l’intéressé contre toute «compromission avec le pouvoir».
«De nombreuses sources médiatiques ont fait part de la désignation d’El-Hachemi Djaâboub au gouvernement. Si cette information vient à se confirmer, nous porterons à la connaissance de l’opinion publique que nous n’avons pas été consultés, ni par le gouvernement ni par le concerné», s’est démarqué Abderrazak Mokri, avant d’ajouter, sur un ton résolu : «Après confirmation de cette nomination, le mouvement décidera de la mesure adéquate à prendre à son encontre.»
On apprend ainsi qu’El-Hachemi Djaâboub a accepté le poste de ministre du Travail sans en référer à la direction de son parti, bien qu’il apparaisse clairement que des discussions aient été entreprises dès après la démission de son prédécesseur, sorti par la petite porte suite à un scandale largement relayé sur les réseaux sociaux.
D’aucuns s’interrogent sur le choix porté sur cet ancien ministre sous Ahmed Ouyahia entre 2003 et 2004, qui revient ainsi sur le devant de la scène après une aussi longue éclipse. Pourquoi le président Tebboune est-il allé chercher aussi loin pour pourvoir un département qui aurait pu être confié à une «nouvelle tête» qui incarnerait la «nouvelle Algérie» ? s’interroge-t-on. «On voit bien que cette nomination a brisé les reins à Abderrazak Mokri qui se rebiffe contre le projet de Constitution mis en branle par le chef de l’Etat», notent des observateurs avertis, qui estiment que «c’est clairement le MSP qui est visé, en ce qu’une décision d’expulsion de cet ancien militant pourrait provoquer une scission au sein du parti et en fragiliserait la direction à l’approche des élections législatives qui devraient intervenir au lendemain du référendum sur la nouvelle Loi fondamentale».
«De la sorte, le MSP a été intégré au gouvernement malgré lui et une division du parti n’est pas à exclure, d’autant que des cadres de ce dernier ne voudraient pas rater l’occasion de siéger au sein de la prochaine Assemblée, qui par intérêt personnel, qui par volonté d’enterrer le MSP pour créer un succédané adapté à la carte politique post-Bouteflika», concluent ces sources.
H. A.
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