Virus médiatique : la fabrique de la peur
Par Mesloub Khider – Nous sommes en guerre, martèlent les gouvernants de la majorité des pays en proie à la pandémie du coronavirus. Aussi, en guise de riposte médicale pour protéger leurs populations respectives, avaient-ils plutôt décrété paradoxalement le confinement de leurs populations, instauré le couvre-feu, avec une restriction drastique des libertés individuelles, la prescription de la fermeture des cafés et restaurants. Avec une rhétorique guerrière propre à enflammer la fibre patriotique, on s’attendait plutôt à une déclaration de mobilisation générale pour combattre l’envahisseur viral.
Or, les téméraires dirigeants des différents pays, au lieu d’aligner une armée (sanitaire) pour protéger la population contre l’ennemi (viral) ou d’appeler la population à s’armer (médicalement) pour affronter l’envahisseur contagieux, avait invité, de manière machiavélique, leurs populations respectives à se calfeutrer chez elles, à se confiner, comme au temps du moyen-âge, faute d’équipements sanitaires décimés ces dernières décennies par ces mêmes dirigeants, au nom de la rigueur budgétaire instituée pour muscler davantage la vigueur du capital. Aussi, faute de moyens sanitaires et médicaux pour enrayer la propagation du coronavirus, les Etats avaient-ils stratégiquement placé la riposte sur un terrain militaire, comme s’il s’agissait d’une guerre à mener. Cette logique belliqueuse demeure encore aujourd’hui leur feuille de route.
Avec un virus, il n’est jamais question de guerre car l’humanité ne peut jamais vaincre, ni éradiquer cette microscopique créature virale. Comme l’a dit avec justesse le philosophe italien Emanuele Coccia : «Le virus est une force pure de métamorphose qui circule de vie en vie sans être limitée aux frontières d’un corps. Libre, anarchique, quasi immatériel, n’appartenant à aucun individu, il possède une capacité de transformer tous les vivants et leur permet de réaliser leur forme singulière. Pensez qu’une partie de notre ADN, sans doute autour de 8%, serait d’origine virale !
Les virus sont une force de nouveauté, de modification, de transformation, ils ont un potentiel d’invention qui a joué un rôle essentiel dans l’évolution. Ils sont la preuve que nous sommes dans nos identités génétiques des bricolages multi-spécifiques.» Dans le même ordre d’idée, Gilles Deleuze écrivait : «Nous faisons rhizome avec nos virus, ou plutôt nos virus nous font faire rhizome avec d’autres bêtes.»
Le combat contre un virus, gestion d’ordre essentiellement médical, relevant de la santé publique, se mène avec de l’intelligence (science), de l’équipement (sanitaire et médical) et de la prévoyance (stocks de matériels et de lits d’hôpitaux), non à coups de discours belliqueux incantatoires propres à susciter plutôt la psychose que l’assurance ; avec de la protection médicale ou vaccinale, essentielle à notre santé psychique individuelle et à notre résilience collective, et non par la politique de confinement débilitante ou de couvre-feu, d’infantilisation et de culpabilisation des citoyens, pire, de criminalisation sociale matérialisée par des mesures sécuritaires décrétées ordinairement en temps de guerre.
Une chose est sûre : les spécialistes honnêtes de la santé, notamment les professeurs Eric Raoult, Jean-François Toussaint, Laurent Toubiana, Nicole Delépine et autres scientifiques anonymes, reconnaissent la bénignité de la pandémie du coronavirus. Cette affirmation, dans un climat de psychose sanitaire marqué par le décès d’un million de personnes, peut sembler provoquante. Mais elle repose sur des statistiques éclairantes de vérité sur la mortalité générée notamment par les maladies cardiovasculaires : 18 millions de morts chaque année (sans compter les 10 millions de décès par cancer et d’autres pathologies létales qui déciment chaque année des millions de malades). Or, avec le coronavirus, on dénombre aujourd’hui, à l’échelle internationale, au dixième mois, 1 000 000 de morts (ce chiffre inclut les 700 000 morts «ordinaires», décédés chaque année par le virus de la grippe saisonnière, subrepticement recensés dans la catégorie associée au «Covid-19», car «ce soi-disant nouveau virus est très fortement lié au SRAS-1 ainsi qu’à d’autres bêta-coronavirus qui nous font souffrir chaque année sous forme de rhumes», dixit le Dr Beda Stadler, immunologiste renommé de l’Université de Berne).
Aussi, jusqu’à présent, on ne relève aucune surmortalité causée par le Covid-19. Le nombre de décès lié au coronavirus (parle-t-on des morts avec le Covid ou des morts causés par le Covid ? La différence est importante) est relativement comparable aux morts provoqués par les grippes saisonnières. C’est le traitement politique et surtout médiatique qui imprime sa dimension rationnelle ou émotionnelle au fait social porté à la connaissance de la population. Et, en fonction de ce traitement médiatique, la réceptivité de l’information et, corrélativement, la réaction collective, varient entre discernement philosophique et apeurement hystérique.
En vérité, tout autre événement traité sur le même registre apocalyptique aurait suscité la même collective réaction hystérique, hallucinatoire et affolante (terrorisme, pollution atmosphérique, explosion des cancers ou d’autres maladies létales, etc.). C’est le traitement différentiel de l’information qui provoque le choc des maux et suscite le poids de l’affliction.
Comment expliquer qu’un microscopique être vivant invisible est capable de paralyser la civilisation la plus équipée technologiquement de l’histoire de l’humanité, sinon par le traitement anxiogène de l’information, cette virale information inoculée par les puissants aux fins d’anesthésier les consciences et de tétaniser les corps collectifs frondeurs et subversifs. La peur est le vaccin le plus efficace pour enrayer le virus de la contestation, vaccin anxiogène élaboré dans les laboratoires opaques étatiques et administré par les agences médiatiques à hautes doses propagandistes.
Sans conteste, dans cette gestion calamiteuse de la crise sanitaire du Covid-19, les médias ont joué un rôle négativement déterminant dans la propagation et la perception des risques et des conséquences potentielles liés au coronavirus. En effet, les professionnels de l’information, en particulier les journalistes, avec leur traitement de l’information délibérément catastrophiste, ont contribué depuis le début de l’épidémie au processus d’amplification de la perception anxiogène de la crise sanitaire du Covid-19. Telle est la mission qu’ils ont reçue des puissants et des Etats : terroriser les populations !
Au reste, une récente étude Viavoice, effectuée pour les Assises du journalisme de Tours en partenariat avec France Télévisions, France Médias Monde, Le Journal du Dimanche et Radio France, publiée le 26 septembre 2020, a montré que l’opinion des interrogés envers les médias couvrant la crise du coronavirus est très défavorable. Le constat est sans appel : les médias sont sévèrement jugés par l’opinion. Ils sont 60% à juger la couverture médiatique de la pandémie de Covid-19 excessivement anxiogène, a indiqué l’étude Viavoice. Concernant la manière dont les médias ont couvert l’information, 43% des sondés ont estimé que les médias ont alimenté la peur de la pandémie, et 32% ont pensé qu’ils l’ont exploitée pour faire de l’audience.
Enfin, l’étude montre que la crise sanitaire et son traitement médiatique anxiogène, conjugués avec une constante opération de manipulation de l’opinion menée conjointement avec les gouvernements auront des conséquences dans le rapport des citoyens aux médias et au pouvoir. Un véritable climat de défiance s’est manifesté vis-à-vis des gouvernants et des journalistes.
Au-delà des controverses politiques légitimes sur la gestion étatique calamiteuse de la crise sanitaire du Covid-19, responsable du nombre élevé de décès, morts en vraie faute de prise en charge médicale, tous les spécialistes s’accordent sur l’innocuité du coronavirus en absence de pathologie préexistante. Cette vérité scientifique est prouvée par la faiblesse du taux de mortalité enregistrée en Corée du Sud, en Suède et en Allemagne (c’est le cas aussi de la Chine, du Japon, Taïwan), obtenue au moyen d’une politique sanitaire volontariste et globale, appuyée par le dépistage massif et l’approvisionnement des populations en masques et autres matériels médicaux, sans application d’une politique de confinement, ni de coercition, excepté pour la Chine.
Comment expliquer que la Chine, pays-continent d’un milliard et demi d’habitants, a «réglé» la question de l’épidémie du Covid-19 en l’espace de 8 semaines, en déplorant seulement 4 600 morts, et depuis février 2020 le pays a recouvré son fonctionnement normal, tandis que dans les pays occidentaux, confrontés par ailleurs à une brûlante question sociale, sont encore enlisés dans la «crise sanitaire du Covid-19» ? Tout se passe comme si la pérennisation de la crise sanitaire est délibérément entretenue pour des motifs inavoués et inavouables, ou plutôt des raisons politiques et surtout économiques : certains dirigeants n’annoncent-ils pas que la crise sanitaire est appelée à durer des années.
Comment persuader des milliards d’individus d’accepter le confinement meurtrier, le couvre-feu, les restrictions de leurs libertés, les sacrifices sociaux, le carnage économique, sinon par le recours à une campagne de propagande anxiogène étatique et médiatique destinée à masquer les véritables motivations de la gestion apocalyptique de la crise sanitaire du Covid-19 : créer un climat de psychose et de sidération pour justifier et légitimer la reconfiguration despotique de l’économie mondiale sur fond de militarisation de la société.
M. K.
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