La France va expulser les islamistes : quand Mitterrand chaperonnait l’ex-FIS
Par Abdelkader S. – La France va expulser les islamistes. Certains se trouvent en prison, d’autres sont fichés mais n’ont jamais été inquiétés. La décision des autorités françaises de déclarer la guerre aux extrémistes religieux intervient trente ans après que l’ex-président socialiste, François Mitterrand, eut ouvert les portes aux nervis du FIS algérien après l’interruption du processus électoral en janvier 1992, marquant ainsi son soutien assumé pour ce parti religieux intégriste dont la direction saluera, plus tard, le recours aux armes.
Il aura fallu trois décennies d’une permissivité complaisante à l’égard des extrémistes et la décapitation d’un enseignant pour que la France prenne enfin la sage décision de remettre aux autorités des pays d’origine des terroristes les personnes dont ils réclamaient l’extradition depuis des années. Une réaction tardive qui pourrait, cependant, être accueillie avec circonspection par les Etats concernés. Des Algériens doivent certainement faire partie des près de 250 islamistes concernés par la première vague d’extradition, mais il n’est pas dit que l’Algérie acceptera de les recevoir sur son territoire, la France devant assumer son manque de coopération avec l’Algérie durant la décennie noire.
La visite que devait effectuer le ministre français de l’Intérieur à Alger avait pour objet, justement, la question des sans-papiers mineurs algériens dont la France demande le rapatriement. C’est, en tout cas, de cela que les discussions ont tourné entre Gérald Darmanin et ses interlocuteurs marocains. Le ministre français devait se rendre en Algérie mais l’assassinat de l’enseignant Samuel Paty par un fanatique tchétchène a chamboulé le programme de Darmanin qui vient d’annoncer l’accélération de l’extradition de ces criminels désormais déclarés persona non grata sur le territoire français.
Or, une action française détachée de l’ensemble de l’Union européenne semble obsolète, dès lors que des islamistes proches du FIS continuent de faire l’apologie du terrorisme impunément à partir de Londres – Larbi Zitout – et de Genève – Mourad Dhina – tandis que de nombreuses capitales occidentales – européennes et nord-américaines – continuent d’offrir l’asile à d’anciens dirigeants du FIS qui qualifiaient les terroristes de l’AIS, du GIA et du FIDA de «nos frères moudjahidine». C’est le cas, notamment, d’Anouar Haddam, réfugié aux Etats-Unis bien qu’ayant applaudi l’attentat meurtrier du boulevard Colonel-Amirouche, en plein cœur d’Alger, en 1995.
Les néo-terroristes agissent sous couvert de défense des droits de l’Homme et ont troqué barbe et kamis contre l’accoutrement occidental. Leurs bailleurs de fonds sont connus – le Qatar, la Turquie et le Maroc – et leurs activités suspectes sont un secret de Polichinelle. Pourtant, rien n’a été fait pour mettre fin à leur activisme, bien qu’ils représentent une sérieuse menace sur la sécurité des pays qui continuent de leur accorder l’hospialité et de fermer les yeux sur leur propagande tapageuse.
A. S.
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