Nobel de la paix : l’ambassadrice Fatima Mahfoud se confie à Algeriepatriotique
De Rome, Mourad Rouighi – A Rome, les félicitations continuent d’affluer au siège du Programme alimentaire mondial (PAM), après l’attribution récente du prix Nobel de la Paix à cet organisme en charge de l’assistance alimentaire à l’échelle planétaire. Des hommages des grands de ce monde, accompagnés d’encouragements à redoubler d’efforts pour une meilleure action de coordination avec les autres organismes ayant des objectifs complémentaires.
Une agence des Nations unies, qui a été créée en 1962 pour intervenir en urgence en cas de crise alimentaire et qui s’est saisie, dès le début, du dossier de l’assistance au peuple sahraoui. C’est donc à ce titre que le directeur général, l’Américain David Beasley, a reçu promptement les félicitations de l’ambassadrice de la RASD en Italie, Fatima Mahfoud, qui a tenu à lui adresser, lui qui la dirige depuis février 2017, ses «plus chaleureux vœux pour cet important prix qui est décerné au PAM», tout en saluant les efforts de cette institution «en faveur du renforcement de la voie diplomatique et de la légalité internationale».
Un choix qui «consacre, selon la diplomate sahraouie, l’attachement de la communauté internationale au droit à la dignité et à la liberté de tous les peuples du monde». Et ce seront les jeunes écoliers sahraouis qui viendront l’été prochain au siège du PAM à Rome, exprimer eux-mêmes leurs remerciements pour l’assistance reçue dans le cadre du programme «Jeunes ambassadeurs sahraouis pour la paix 2021», une initiative qui a recueilli, faut-il le souligner, le soutien d’une large majorité des Etats membres.
Fatima Mahfoud a indiqué que «notre objectif à terme, est de faire vivre notre peuple de ses propres ressources humaines et naturelles car notre lutte ne prévoit pas de vivre éternellement de l’assistance internationale, mais, au contraire, d’investir toujours et davantage dans l’instruction des jeunes générations, pour édifier un Etat indépendant, sur tous les plans et à tous les niveaux». «Les Sahraouis, a-t-elle assuré, pourraient aisément se passer de toute assistance et aide, si seulement les organismes internationaux, et l’Union européenne en premier lieu, respectaient un tant soit peu les décisions prises et un certain code éthique». «En ce sens, ce prix Nobel nous dit que 30 ans d’inaction devraient suffire et le moment est venu de mettre fin à notre supplice et d’organiser enfin ce référendum qui fasse cesser cette arrogance qui est en soi une violation éhontée de la dignité de mes compatriotes», a-t-elle insisté.
«Mais, en même temps, je vous rassure et à travers vous, le peuple algérien frère : nous n’accepterons aucune solution qui ne contienne une indication claire de notre droit à l’autodétermination», a encore affirmé l’ambassadrice de la République sahraouie en Italie, en rappelant à «ceux qui qualifient l’occupation marocaine de notre territoire de conflit de basse intensité» «le lourd tribut en vies humaines que nous avons consenti et que nous continuons de consentir». Pour elle, «la meilleure manière d’accompagner le prix Nobel décerné au PAM, c’est de couronner ses efforts par l’organisation d’un référendum qui fasse choisir librement par notre peuple l’horizon de son avenir».
A noter que les exilés sahraouis, arrachés de leurs terres et qui vivent depuis 45 ans dans les camps des réfugiés près de Tindouf, dépendent pour beaucoup d’entre eux de l’assistance précisément du Programme alimentaire mondial, pour leurs besoins alimentaires, et ce, de manière directe depuis 1986.
M. R.
Comment (5)