Carnegie suggère à Biden de s’ingérer dans les affaires algériennes une fois élu
Par Houari A. – Le groupe de réflexion Carnegie évoque l’Algérie et le Maghreb, en général, dans le programme du rival de Donald Trump dans la course à la Maison-Blanche. Selon une analyse récente, les auteurs de l’étude affirment que Joe Biden devrait «soutenir les groupes et les individus travaillant pour la réforme démocratique en Algérie, un pays en pleine réforme politique et économique». «Chaque pays (l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, ndlr) offrirait à l’administration Biden une opportunité à faible coût de réaffirmer le leadership américain, de s’orienter vers une politique étrangère davantage fondée sur des valeurs et de faire progresser les principaux intérêts stratégiques des Etats-Unis, parmi lesquels contrer la montée d’adversaires tels que la Russie et la Chine», estime Carnegie.
«Biden a de l’expérience avec la région (l’Afrique du Nord, ndlr), ayant occupé le poste de vice-président lors du déclenchement du printemps arabe en 2010-2011. Il a vu de ses propres yeux comment les événements nationaux en Afrique du Nord peuvent avoir des implications profondes pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord au sens large et au-delà, en particulier pour les alliés européens de l’Amérique», lit-on dans l’analyse de Carnegie, qui ajoute que si Biden était «plus sceptique à l’époque que Barack Obama quant à la capacité des Etats-Unis à influencer les événements sur le terrain pendant le printemps arabe, il est bien placé pour renforcer la démocratie américaine». La méthode : «Travailler avec les acteurs de la société civile et les partisans de la démocratie pour les aider à atteindre leurs objectifs.» «Cela peut venir en rétablissant l’autorité morale américaine dans l’espace démocratique ou en veillant à ce que le financement américain pour la région donne la priorité aux efforts visant à améliorer la vie des gens.»
Biden s’immiscerait donc directement dans les affaires internes de l’Algérie en y encourageant les satellites de Washington – NED, NDI, etc. – déjà très actifs dans le pays. «L’approche des Etats-Unis en Afrique du Nord est fondée sur l’importance géostratégique de la région, liée au Moyen-Orient, à l’Afrique subsaharienne et à l’Europe», explique encore l’étude de centre de recherche, selon lequel, «en Algérie, l’engagement américain est assez limité en raison de l’opposition du gouvernement algérien au partenariat avec l’Occident». «Alors qu’il existe une relation commerciale croissante, en particulier dans le secteur des hydrocarbures, les Etats-Unis sont restés silencieux pendant les manifestations du Hirak», notent les auteurs du rapport, qui suggère qu’une «administration Biden devrait donner la priorité aux dynamiques internes en Afrique du Nord et mener une politique basée sur les intérêts des acteurs locaux».
Pour y parvenir, Carnegie suggère à Joe Biden de «conditionner l’engagement diplomatique et l’aide économique à des pratiques démocratiques plus transparentes, à une gestion juste et équitable des ressources de l’Etat et à briser le règne des élites corrompues», d’«adopter une attitude d’humilité» et d’«écouter plutôt que prescrire».
H. A.
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