Révélations d’un expert du salafisme sur les relations entre l’ex-FIS et le nazisme
Par Karim B. – Alexandre Del Valle a expliqué la relation qui existe entre le salafisme et le nazisme. Intervenant sur la chaîne d’information française CNews, ce spécialiste du terrorisme a affirmé, en commentant l’attentat perpétré à Vienne, en Autriche, ce lundi, que «plusieurs facteurs» favorisent ces actes terroristes étayés par une situation qui «ne date pas d’aujourd’hui». «La Guerre froide, a-t-il indiqué, a malheureusement permis aux islamistes d’être aidés, y compris par l’Occident contre le communisme.» «Les islamistes ont eu l’intelligence de surfer sur l’anticolonialisme, en faisant passer l’islamisme comme la solution non occidentale de la seconde décolonisation. Le meilleur moyen de se débarrasser du lait vénéneux, disait le patron du FIS en Algérie, il y a trente ans, c’est de se débarrasser de toutes les solutions autres que celle de l’islamisme», a rappelé Alexandre Del Valle.
«Ce qui n’est pas connu, a-t-il ajouté, c’est qu’il y a eu tout un transfuge de toute l’idéologie nazie antisémite, totalitaire dans le monde arabe après la Seconde Guerre mondiale, qui a aussi permis la mutation d’un simple fondamentalisme à un totalitarisme.» «C’est pour cela que les démocrates algériens et la gauche algérienne avaient créé l’expression fascisme islamiste», a encore affirmé l’essayiste franco-italien. «Contrairement à ce qu’on croit, cette expression n’est pas de Georges Bush, elle vient des progressistes algériens qui luttaient contre l’islamisme», a-t-il souligné. «Ils (les progressistes algériens, ndlr) savaient que la réunion du salafisme sous la Guerre froide et de tous ceux qui revenaient d’Afghanistan avec cette nazification des esprits qui avait été tout à fait banalisée et légitimée dans le monde arabe, sous couvert de lutte contre les sionistes et les juifs, était un mélange extrêmement explosif dont nous voyons les conséquences, parce que, parallèlement, les pays occidentaux, par compromission, ont laissé faire», a-t-il déploré.
«Derrière l’iceberg djihadiste islamiste, il y a les mouvances un peu plus institutionnelles mais qui ont le même projet califal et le même projet de séparatisme islamiste», a fait remarquer l’ancien analyste du secrétariat général de la Défense nationale française, qui estime qu’«il faut garder à l’esprit qu’il y a, certes, des djihadistes, des organisations, des groupes – d’ailleurs rivaux même quand ils ont la même idéologie –, mais qu’il y a surtout une stratégie idéologique qui, au-delà de la stratégie des groupes, vise à sidérer les Occidentaux, à créer une médiatisation de l’acte barbare pour, en fait, faire de la publicité». «Le but du terrorisme – il ne faut jamais l’oublier –, ce n’est pas de tuer quelqu’un parce qu’on ne l’aime pas uniquement, c’est pour cela qu’en Occident les modes opératoires, différents de ceux adoptés dans les pays musulmans, [consistent à] faire parler de la persécution des musulmans, de la charia, du Coran, etc., par le moyen de la terreur qui, forcément, est médiatisée dans des sociétés très médiatiques», a-t-il relevé. «C’est ce qu’on appelle un terrorisme publicitaire», a soutenu l’auteur de Totalitarisme islamiste à l’assaut des démocraties.
«Certains spécialistes américains de la violence politique parlent de prosélytisme violent ou de terrorisme publicitaire. Si on comprend cela, on comprend mieux ce qui se passe», a-t-il insisté, en appelant à combattre le «fanatisme civilisationnel diffus, répandu» qui sous-tend «l’iceberg djihadiste», en estimant que la lutte antiterroriste serait un coup d’épée dans l’eau «tant que ce fanatisme n’est pas attaqué idéologiquement, par l’éducation, par une réforme de l’islam, par une mise à l’écart des textes qui permettent la violence islamiste».
K. B.
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