Une note exceptionnelle de Djerad aux ministres sur fond de graves menaces
Par Houari A. – Le Premier ministre a donné ordre de suspendre toute nomination ou décision de fin de fonctions jusqu’à nouvel ordre. La masure concerne les cadres relevant de tous les départements ministériels et les entreprises publiques, précise le quotidien arabophone Ennahar qui rapporte l’information. Les membres du gouvernement ont été destinataires d’une directive du chef de l’exécutif prise conformément au décret présidentiel 20-39 daté du 2 février 2020 relatif à la nomination aux hautes fonctions civiles et militaires, indique le journal qui précise que le Premier ministre a insisté sur le strict respect de son instruction qui demeurera en vigueur sine die.
La décision d’Abdelaziz Djerad intervient dans un contexte particulier, marqué par l’absence du président de la République pour cause de maladie, mais aussi, et surtout, par de sérieuses menaces sur la sécurité nationale depuis la violation par le régime monarchique de Rabat du cessez-le-feu entre le Maroc et le Front Polisario, en vigueur depuis 1991. La reprise des hostilités après l’agression commise par les troupes de Mohammed VI à Guergarate achève de mettre le feu aux poudres dans une région déjà instable au regard du conflit libyen qui s’est encore enlisé à Tunis et de l’activité terroriste à nos frontières sud.
La décision du Premier ministre coïncide également avec le discours ferme du chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, par le biais duquel il a lancé une sévère mise en garde à la partie marocaine, qualifiée d’«ennemi classique», dans une allusion claire à la préparation de l’armée algérienne en cas de casus belli d’où qu’il vienne. L’Algérie est directement ciblée par le plan que le Makhzen n’aurait pas mis en branle sans l’aval de ses mécènes du Golfe et de son allié français favorable au régime marocain dans la guerre froide qui oppose Alger et Rabat.
Avec la décision que vient de prendre le Premier ministre, en l’absence du chef de l’Etat, l’Algérie est comme entrée dans un état d’exception en prévision d’une situation singulière qui nécessite une mobilisation générale, aggravée par une crise sanitaire qui va en s’intensifiant, si bien que de nouvelles mesures restrictives ne sont pas à exclure, selon des sources concordantes.
H. A.
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