Projet de loi de finances : le FFS dénonce l’absence d’une vision économique
Par Mounir Serraï – Le groupe parlementaire du Front des forces socialistes (FFS) s’élève contre le projet de loi de finances pour 2021 soumis à l’examen de la chambre basse du Parlement. Dans une longue déclaration, ce groupe parlementaire, présidé par l’ancien premier secrétaire du parti, Mohamed Nebbou, dénonce l’absence d’une vision économique et d’un cap clair, estimant que le pouvoir tente de gagner du temps et gère les affaires du pays au jour le jour. Les parlementaires du plus vieux parti de l’opposition affirment que cette gestion unilatérale et hasardeuse des affaires de l’Etat expose le pays à d’innombrables risques.
«Ce projet de loi de finances pour l’année 2021 n’a pas dérogé à la règle des précédents PLF, surtout depuis la chute vertigineuse des prix du pétrole enregistrée depuis le mois de juin de l’année 2014. Sa présentation devant le Parlement se fait sans aucun bilan des ajustements budgétaires opérés durant l’année en cours. Une pratique héritée de la loi de finances 2016 et de l’amendement de la loi-cadre des lois de finances adoptée en décembre 2019», souligne le groupe parlementaire du FFS selon lequel ce projet «a été expédié en un temps record à l’APN sans même remettre aux députés le document de présentation du projet portant des tableaux de cadrage macro-économique». Les députés du FFS rejettent également ce projet dans le fond.
«Malgré le double choc sanitaire et pétrolier qui frappe de plein fouet l’économie algérienne, l’exécutif continue de banaliser ce projet de loi de finances, censé mettre en œuvre une stratégie nationale cohérente, globale et structurelle, susceptible de mettre en place des mesures de cadrage et de stabilisation des déficits à court et moyen terme en vue de préparer les conditions nécessaires à la relance économique et sociale», relèvent-ils, dénonçant la reproduction quasi totale de la même structure des dépenses de fonctionnement et d’équipement, «malgré les voyants rouges des comptes publics, notamment le déficit du Trésor et de la balance des paiements».
Pour les députés du FFS, cette reconduction du même projet de loi renseigne sur le niveau d’immobilisme qui marque l’exécutif et son incapacité à construire un modèle économique et social viable et équitable affranchi des hydrocarbures.
«La répartition équitable du budget de l’Etat est réduite comme chaque année à des mesures financières pour régulariser des décisions déjà engagées et parfois même des promesses électorales tenues par les gouvernants», poursuivent-ils.
Les parlementaires du FFS estiment que la problématique centrale réside «dans la nature du système politique qui refuse aux Algériens leur droit inaliénable à l’autodétermination individuelle et collective». Ils se disent convaincus qu’il ne pourrait y avoir une véritable relance économique que dans le cadre d’un processus politique pour l’instauration d’un changement démocratique du système et d’un Etat de droit dans le pays.
M. S.
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