Naissance de l’Association des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui
L’Association nationale des journalistes algériens solidaires avec le combat du peuple sahraoui pour l’indépendance est née mercredi à Alger, rapporte l’agence de presse APS.
Les principaux objectifs de cette association, qui activait sous l’appellation de Réseau des journalistes algériens solidaires avec le peuple sahraoui, portent sur «la lutte contre le black-out médiatique imposé par le Maroc sur la situation dans le Sahara Occidental, notamment après la reprise des actions armées le 13 novembre dernier en raison des agressions de l’armée d’occupation marocaine, en sus de l’encadrement et l’orientation des efforts des journalistes algériens solidaires avec la cause sahraouie.
La stratégie de ladite association comprend également l’organisation de conférences et de colloques pour faire connaître le droit du peuple sahraoui, l’établissement de relations avec d’autres associations pour l’élaboration de contenus devant soutenir la lutte du peuple sahraoui, outre des relations de coopération entre les médias algériens et sahraouis.
Dans l’objectif d’éclairer l’opinion publique mondiale quant à la légitimité des droits du peuple sahraoui, il sera procédé au renforcement des relations entre les journalistes algériens et leurs confrères étrangers solidaires avec la cause sahraouie afin de mieux la faire connaître au niveau international.
Le plan d’action de l’Association inclut également «la création d’une organisation non gouvernementale en vue de plaider pour le droit de peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance».
Le président de l’association en question, Mustapha Aït Mouhoub, a déclaré à l’APS que la conversion de l’organisation en association vise à intensifier l’action afin de soutenir la cause sahraouie et démasquer la propagande médiatique menée par les médias marocains, notamment en ce moment «historique de la lutte du peuple sahraoui».
Il sera procédé à «l’intensification de notre activité avec tous les journalistes solidaires avec la cause sahraouie au niveau africain et mondial», a-t-il poursuivi, soulignant que cet atelier est ouvert aux journalistes et aux acteurs du secteur de l’information dans le souci de «rassembler et d’organiser toutes les volontés pour créer une plus grande dynamique notamment au niveau africain».
Il sera, également, procédé à la «création d’une association africaine soutenant la charte constitutive de l’UA notamment en ce qui concerne le droit des peuples à l’indépendance et le respect des frontières hérités de l’occupation».
De son côté, l’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en Algérie, Abdelkader Taleb Omar, a estimé que l’annonce officielle de la création de cette Association «fait partie des actions palpables et sérieuses dans le processus de solidarité de l’Algérie avec le peuple sahraoui qui lutte pour le recouvrement de son indépendance», ajoutant qu’«elle aura un rôle primordial dans l’éclairage de l’opinion publique et la lutte contre les campagnes de désinformation menées par l’occupant marocain et les parties qui le soutiennent».
«Il s’agit d’un message aux journalistes et au peuple sahraouis qu’il existe un nouveau-né qui soutiendra leur lutte», a affirmé Taleb.
Le diplomate sahraoui, a indiqué avoir «reçu dernièrement les présidents de plusieurs organisations représentant les différents secteurs, avocats, agriculteurs et autres, se félicitant de la position de l’Algérie et de sa défense des droits des peuples opprimés, à l’indépendance».
Pour sa part, le directeur général de l’Institut national d’études stratégiques globales (INESG), Abdelaziz Medjahed, a indiqué dans son intervention que «les médias constituent une arme importante pour assainir, voire éclairer l’opinion publique au sujet de la cause sahraouie et de la légitimité des revendications de son peuple», mais aussi pour «corriger les concepts et dévoiler les mensonges».
S’attardant sur les allégations du Maroc qui prétend que le peuple sahraoui fait partie du peuple marocain, le DG de l’INESG s’est interrogé: «Où étaient les sultans marocains lorsque le peuple sahraoui résistait à sept puissances coloniales occidentales consécutives, à commencer par l’Italie jusqu’au Maroc ?»
Selon Medjahed, le conflit au Sahara Occidental ne concerne pas uniquement le litige entre le peuple sahraoui et le Makhzen, bien que les parties de la cause sont multiples à l’intérieur et à l’extérieur, ajoutant qu’«à l’intérieur du Maroc, il y a le Makhzen, à sa tête le Palais et la classe bourgeoise en alliance avec les puissances coloniales». «Le Makhzen n’est qu’un instrument au service d’autres parties», a-t-il dit.
«La France coloniale est le mandataire d’un ordre mondial et le Makhzen n’est qu’un moyen d’exécuter cette politique dans la région (…). Le Maroc est passé de la protection à la tutelle, d’autant qu’il a été trop loin en devenant un instrument au service d’un projet qui n’est pas marocain, mais une stratégie de la France coloniale», a-t-il relevé.
Concernant les violations marocaines de l’accord de cessez-le-feu, le 13 novembre dernier, le même responsable a dénoncé «le mutisme des instances internationales, dont l’ONU, le Conseil de sécurité et l’UA, par rapport aux atteintes des chartes internationales», indiquant que «la neutralité ne peut être entre l’agresseur et l’agressé et l’oppresseur et l’opprimé».
«La Charte de l’UA soutient l’impératif de respecter les frontières et la souveraineté des peuples, mais le Maroc les a piétinées, d’où l’impératif pour les organisations habilitées de contrecarrer ces violations ou de contraindre le Maroc à cesser ses violations», a poursuivi Medjahed.
Le DG de l’INSEG a rappelé que «le Makhzen a fait appel à des médiations pour un cessez-le-feu en septembre 1991», ajoutant que le Front Polisario a accepté d’arrêter la guerre à condition d’organiser le référendum d’autodétermination» et «si cette condition est forclose, nous aurons déçu, voire trahi, le peuple sahraoui».
R. N.
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