Cas Drareni : les Marocains dénoncent l’hypocrisie des journalistes français
Par Kamel M. – Les opposants marocains ont dénoncé l’hypocrisie et les deux poids et deux mesures des journalistes français qui affirment soutenir notre confrère Khaled Drareni, incarcéré depuis le 28 mars dernier. Réagissant à travers les réseaux sociaux, ces Marocains qui affrontent, eux aussi, la machine répressive du régime monarchique de Rabat ont exprimé leur étonnement face aux multiples actions menées par les journalistes et les médias français, outre Reporters sans frontières (RSF) en faveur du journaliste algérien tout en occultant complètement les graves atteintes à la liberté d’expression dans le Maroc voisin.
Un de ces militants originaire de la région frondeuse du Rif en veut aux journalistes français qui ont manifesté devant l’ambassade d’Algérie à Paris de n’avoir jamais pris une initiative similaire devant la représentation diplomatique marocaine, bien que «les geôles marocaines soient pleines à craquer de prisonniers politiques».
Les militants marocains affirment savoir que «les journalistes français, notamment les grandes figures de la télévision publique française, agissent sous la contrainte du Makhzen». «Ce dernier garde dans ses armoires de précieux enregistrements de leurs soirées au Maroc avec les enfants et les homosexuels à Marrakech, la capitale mondiale du tourisme sexuel», soutient un opposant rifain, selon lequel c’est «sous les ordres des autorités marocaines» que «les principaux visages de l’information en France ont organisé lundi 7 septembre devant l’ambassade d’Algérie à Paris, avec un seul et même message, dixit TV5 Monde : il faut libérer Khaled Drareni» !
Plusieurs journalistes marocains sont victimes de tracasseries judiciaires et de harcèlement de la part des services de sécurité. Même leurs familles ne sont pas épargnées, les sbires du roi ne reculant devant rien pour tenter de faire taire toute voix discordante et étouffer dans l’œuf toute possibilité de reprise du Hirak dans le Rif. Le Maroc traverse une période délicate, marquée à la fois par le règne chancelant de Mohammed VI qui est apparu amaigri et le visage livide lors de son dernier discours et une grave crise économique qui prélude une explosion sociale inévitable, selon de nombreux observateurs.
Dans les coulisses du palais royal d’El-Mechouar, l’inamovible et omnipotent André Azoulay, l’équivalent marocain de Saïd Bouteflika, préparerait la succession en douce, indiquent des sources concordantes qui croient savoir que la famille du souverain chérifien se serait réunie en conclave pour discuter de la question.
En juillet dernier, un groupe de 110 journalistes marocains se sont mobilisés contre les «médias de diffamation» et dénoncé les calomnies à l’encontre des «voix critiques», comme celle d’Omar Radi. «A chaque fois que les autorités ont poursuivi une voix critique, certains sites et journaux se sont empressés d’écrire des articles diffamatoires, sans aucune éthique professionnelle, voire enfreignant les lois organisant la presse au Maroc», avaient-ils souligné dans un manifeste adressé au ministère de la Communication et à différentes instances officielles marocaines, sachant que les médias incriminés sont tous à la solde des services secrets marocains.
K. M.
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