Le troc infâme par l’usurpation du territoire
Par Dih Mokhtar Daf – Enfin est arrivé ce qui était à peine voilé, le «président du Comité Al-Qods» a confirmé, sans ambiguïté, le rétablissement de ses relations diplomatiques avec Israël en échange de la reconnaissance en tweeter de la souveraineté marocaine sur le Sahara Occidental, par un Président dont le mandat à la tête de son pays prendra fin dans les tout prochains jours. De ce tweet, le Maroc fera un tapage médiatique pour justifier à son opinion nationale majoritairement contre cette nouvelle ancienne connivence avec Israël sur le compte de la cause palestinienne, pour le détourner de ses véritables problèmes intérieurs – guerre du Sahara, Covid19, maladie du roi, etc. – qui ravagent son économie et mettent le pays au bord de l’implosion.
Le secret de Polichinelle s’est, donc, révélé au grand jour, non seulement aux Palestiniens mais aussi aux Marocains qui ont toujours cru aux discours fallacieux et mensongers de leurs responsables «soutenant» à bras-le-corps, et sans conditions, la cause centrale des pays arabes.
Il est indéniable à tout observateur averti, soit-il, que les relations entre le Palais et l’Etat hébreu ont toujours existé depuis la création de ce dernier. Et avec cette nouvelle transaction elles ont évolué en atteignant leur vitesse de croisière dont l’illustration est reflétée par la collaboration du royaume dans tous les domaines avec cet Etat fictif, créé de toutes pièces en 1947.
Ce partenariat tous azimuts n’a jamais été interrompu entre le Maroc et l’Etat hébreu depuis son occupation des territoires palestiniens.
La divulgation pendant la guerre de 1973, par feu Hassan II, aux services secrets israéliens (Mossad) de toute la stratégie militaire concise par les pays arabes pour mener à bien son plan de guerre contre l’armée israélienne est un exemple sonnant et trébuchant, parmi d’ autres, de cette trahison.
Les Sahraouis et les Palestiniens sont, alors, au XXIe siècle objets d’un troc au « marché» international des peuples que «Sa Majesté» et Trump ont édifié pour concocter cette transaction qui n’a aucune valeur juridique car les cas sahraoui et palestinien sont classés par les Nations unies comme étant des territoires occupés par des puissances étrangères (royaume du Maroc et Israël). Partant de ce principe, et au regard du droit international et des différentes instances s’y rapportant, la configuration du statut juridique de ces deux territoires reste inchangée jusqu’à l’aboutissement de leur processus de libération totale du joug colonial.
Selon toute vraisemblance, et d’après plusieurs analystes en relations internationales, l’Administration de Joe Baden ne tiendra pas compte du tweet non fondé de son prédécesseur aveuglé par le désir de caresser dans le sens du poil le lobby sioniste dont son principal conseiller et gendre, Jared Kushner, en est un membre influent et a des relations approfondies avec la communauté juive résidente au Maroc.
Le Front Polisario et les Palestiniens, toutes tendances confondues (Hamas, OLP, etc.), savaient pertinemment que le palais à Rabat faisait office d’ambassade israélienne car toutes les décisions sont prises et décidées par les principaux conseillers du roi qui, en grande majorité, sont d’origine juive et que le Maroc est le simulacre d’Israël au Maghreb arabe par l’occupation illégale d’une grande partie de la RASD et le même cas est valable pour Israël au Moyen-Orient par les origines marocaines de plusieurs de ses dirigeants et par son occupation des territoires palestiniens.
Le gouvernement de la RASD a, immédiatement par un communiqué, condamné énergiquement le tweet du président Trump qui, juridiquement, n’a aucune valeur dans tous ses aspects.
C’est la manière la plus expressive de la direction sahraouie de signifier à l’opinion internationale que la décision du 13 novembre (début de la deuxième lutte armée) est irréversible et que rien ne peut empêcher le peuple sahraoui de continuer le chemin de sa libération nationale jusqu’à la victoire totale et la récupération complète de son territoire, usurpé illégalement et militairement par le royaume du Maroc.
Maintenant, il ne restera plus que la fatwa qui justifierait le rétablissement des relations avec Israël, que les grands «érudits» à la solde sortiront de leurs djellabas pour faire avaler aux Marocains et aux musulmans, en général, les déboires diplomatiques et socio-religieux de «Sa Majesté amîr el-mou’minîn».
D.-M. D.
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