Selon des sources concordantes : Macron va envoyer un émissaire à Alger
Par Abdelkader S. – Le président français, Emmanuel Macron, va dépêcher un émissaire à Alger, a appris Algeriepatriotique de sources concordantes. Nos sources n’ont pas précisé le rang du responsable politique français qui devra se rendre en Algérie, mais il devrait s’agir soit du Premier ministre, Jean Castex, soit du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian.
La visite de l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte marqué par une actualité brûlante, aussi bien en Algérie qu’en France mais, surtout, dans la région où la reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc risque de dégénérer en un conflit aux conséquences désastreuses sur tout le pourtour méditerranéen. Elle intervient également au lendemain de l’annonce par Donald Trump de la normalisation des relations avec Israël. Une normalisation applaudie à Paris où le Quai d’Orsay a réitéré sa position favorable au plan d’autonomie que le régime monarchique de Rabat veut imposer aux Sahraouis.
Les relations entre l’Algérie et la France traversent une nouvelle zone de turbulences causées par les soupçons de tentatives de déstabilisation et d’ingérence qui pèsent sur le successeur de Xavier Driencourt dont les autorités algériennes avaient souhaité le départ. Une campagne médiatique a visé François Gouyette ces derniers jours et celle-ci pourrait avoir poussé l’Elysée à charger un haut responsable français de faire le déplacement en urgence en Algérie malgré la situation explosive qui prévaut en France où la colère gronde et les manifestations hebdomadaires sont émaillées par des heurts et des actions de plus en plus violentes.
La France, tout en renouvelant son soutien inconditionnel au Makhzen, essaye une nouvelle fois de jouer à l’équilibriste en voulant assurer la nouvelle équipe dirigeante en Algérie – issue de la présidentielle du 12 décembre 2019, en plein mouvement de contestation populaire – de sa disponibilité à «ouvrir une nouvelle page» et à tourner celle des brouilles à répétition sur fond de désaccords liés notamment à l’histoire commune mouvementée des deux pays. La France est régulièrement accusée de chercher à porter atteinte à la stabilité de son ancienne colonie, notamment après le récent vote du Parlement européen d’une résolution dont il semblerait qu’elle soit l’émanation d’eurodéputés français.
Emmanuel Macron avait, faut-il le rappeler, soulevé un tollé général, aussi bien en Algérie qu’en France, pour avoir déclaré qu’il encourageait le président Tebboune. Une déclaration perçue en Algérie comme le baiser de Judas, en ce qu’une telle affirmation a été interprétée comme visant à incommoder le président de la République en le montrant comme étant inféodé à Paris. En France, l’interview de Macron à Jeune Afrique a été vivement critiquée aussi, notamment par l’opposition qui pointe une caution à un régime liberticide qui emprisonne les journalistes et fait taire toute opinion contraire.
La création d’une commission mixte pour la réécriture de l’histoire a, elle aussi, donné suite à une levée de boucliers en France, particulièrement chez les nostalgiques de l’Algérie française ainsi que chez les harkis et leurs descendants qui reprochent à l’historien Benjamin Stora, un des deux présidents de cette instance créée d’un commun accord entre Tebboune et Macron, d’être par trop «proche de l’Algérie». Une attitude qui démontre à quel point le très lourd contentieux algéro-français est difficile à solder.
On ne sait pas si la date de la visite du haut responsable français a été fixée. Auquel cas, cela signifierait que le président Abdelmadjid Tebboune serait de retour au pays très bientôt.
A. S.
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