«Sans Tabbou» : autoproclamé briziden – président – et général de la 5e colonne
Par Boualem Snaoui – Dans ma dernière contribution décrivant l’encerclement médiatique, politique et militaire, j’ai omis volontairement de traiter l’autre bras armé de l’abattage de l’Algérie et de son peuple qu’est l’édifice de la «cinquième colonne». Il s’agit d’une pièce essentielle dans la construction du «puzzle de guerre», préparé par des mains expertes pour l’extermination des peuples sous couvert de «liberté» et de «démocratie». Cette catégorie se reconnaît à travers les slogans creux qu’elle brandit, préparés dans les laboratoires des colons, par ses passages récurrents sur les ondes médiatiques «indigènes» et «coloniales» pour diaboliser l’Algérie et son peuple, sous une burqa «démocratique». Elle se reconnaît aussi par le détournement insidieux des figures de la Révolution algérienne et la diabolisation des forces de défense de la nation.
En effet, comment se revendiquer de révolutionnaires anticoloniaux et en même temps s’associer aux pires des derniers colons dans le monde ? C’est la mise en œuvre pratique de ce qu’on appelle «le théorème de l’inversion des valeurs et des rôles» qui laboure le terrain de l’intérieur pour mieux semer la haine et la division entre les citoyens, livrés à l’inculture politique depuis des dizaines d’années.
Cette cinquième colonne, qui vend le rêve colonial comme une forme de modernité, est aussi rassemblée au sein d’une «armée de la société dite civile», où l’on retrouve les courants politiques «islamistes», «berbéristes» et un clone de «danseurs de rue» élevés au rang de «défenseurs des droits de l’Homme». Elle est aussi représentée sur les «plateaux médiatiques du colon» par des neurones auto-qualifiés d’intellectuels. Lire à ce propos Les Contrebandiers de l’histoire de l’excellent Rachid Boudjedra.
A travers plusieurs publications, le professeur Bensaada les a débusqués brillamment dans ses nombreux articles d’œuvres d’assainissement de la vie publique.
Sans faire beaucoup d’efforts, on peut retrouver quelques représentants de cette cinquième colonne, cités nommément, dans les infâmes «résolutions politiques coloniales du Parlement européen» du 28 novembre 2019 et du 26 novembre 2020, votées par 96,4% des parlementaires de gauche, de droite, des Verts et de l’extrême-droite. Même Pol Pot en rêvait. Allez chercher l’erreur !
L’un des cas le plus frappant, révélateur de la politique des «reptiles démocratiques», est celui de Samir Benlarbi, élevé au rang de «figure phare» du Mouvement de protestation en Algérie par des ONG européennes de défense des «droits de l’Homme» et qui revendique publiquement un Etat islamique en Algérie (1). Les organisations des «droits de l’Homme», les ONGistes et les partis politiques, notamment en France et en Europe, qui prenaient sa défense dans un passé récent, passent sous silence cette nouvelle qui prône en fait la reconstitution des réserves «terroristes» en déclin en Algérie. Comment nos dirigeants, les partis politiques et les ONGistes peuvent-ils combattre le «terrorisme» en France et l’élever au rang de «liberté» et de «démocratie» en Algérie ? C’est «le théorème de l’inversion des valeurs et des rôles».
Un autre Pokémon de la politique, Rouiched (un grand comédien), appelé aussi «Rachid le mécanicien», de son vrai nom Nekkaz, est également élevé au rang de «démocrate» et de «défenseur des droits de l’Homme», alors que son CV (consultable sur la Toile) vous offre ses prouesses de condamnations par la justice en France pour ses logements insalubres loués au peuple d’en bas, pour corruption passive et autres. Il a le sens des affaires, cet autre «pantin de la politique» ! En parcourant les «résolutions du PE», je n’ai pas vu son nom mentionné à côté des autres «soldats de la société civile». A-t-il été lâché par ses maîtres coloniaux ? Sauf au «royaume enchanté», à travers son canard trigonométrique, le 360°ma, qui tourne en rond. Et quand je disais qu’en l’Algérie toutes les digues politiques sont tombées ! S’il y a un membre de la révolution des «bananistes» (commerçants idéologiques des révolutions de la distribution de bananes), appelé faussement «hirakiste» et qui attire l’attention en ce moment par ses sorties bruyantes de néo-harki assumées, c’est «sans Tabbou», réclamant à cor et à cri le statut d’indigène, c’est bien lui, le «Karim», de son vrai nom «Azrem» (h’nech, serpent) de la politique. Ce personnage, qui a la langue bien pendue, et qui rassemble les «islamistes», les «berbéristes», le Parlement européen, les colons et la monarchie marocaine, les ONGistes et une certaine gauche française en déroute, a réussi à détruire toute la confiance que l’on pouvait encore avoir à l’égard de certains groupes politiques, se proclamant «porteurs de valeurs humanistes en France».
Ce sont des citoyens algériens avertis qui ont diffusé sur la Toile les photos de ce «héros de la manipulation» levant la main avec le signe «V» de la victoire en compagnie de Mourad «la tartine», dit Dhina ; c’est celui-là même qui nichait aux premières loges des massacres du peuple algérien des années de plomb en 1990. La boucle est bouclée pour ce compagnon des promoteurs du port du «qamis», grâce au concours des «médias low-coast», devant les micros et les caméras desquels il ne cesse pourtant de crier à la censure.
Au passage, j’ai le devoir d’informer le lecteur que la presse «indigène», à court de vocabulaire sans doute, use et abuse de mon encre de flagellation politique, dans le cadre de la théorie de «l’inversion des valeurs et des rôles». Les reptiles de la politique, charognards de la politique… sont repris, «Sans Tabbou» par la 5e colonne, y compris par leur héros. Je suis heureux, car j’ai finalement réussi, et c’est une bonne chose, à enrichir leur maigre dictionnaire, resté «Makak» jusqu’à nos jours. Pour une fois, le plagiat a du bon pour les «journaleux». A chacun son «Tabbou».
Ce «gros reptile», comme je le disais précédemment, qui a échappé à Darwin lorsque ce dernier mettait au point la théorie de l’évolution, s’est donc autoproclamé «briziden» – président – de l’Algérie, après qu’il se fut déjà autoproclamé «leader du Hirak». Désigné dès le 14 mars 2019 (moins d’un mois après le début des manifestations en Algérie) par les tenants de la théorie de la «régression féconde» et des abonnés des banquets de la NED (comme l’a révélé le professeur Ahmed Bensaada dans son excellent ouvrage Qui sont les ténors autoproclamés du Hirak algérien ?), et aujourd’hui, à côté des autres soldats identifiés, il a été nominé «général» de l’armée de «la société civile» ; il est, en effet, cité positivement dans les deux résolutions du Parlement européen (celle du 28 novembre 2019 et celle du 26 novembre 2020), votées contre l’Algérie et son peuple.
Il faut dire qu’il n’en rate pas une, ce masochiste, tête à claques qui, «sans Tabbou», nous tend la joue. Alors pourquoi s’en priver ? D’autant plus, comme le dit un proverbe populaire algérien : «Il s’est lavé la figure avec des excréments» (aghssel wajhou blakhra, yessaredh akadhoumiss syezane). C’est un ami qui m’a fait parvenir trois vidéos, postées le 16 décembre 2020 sur les réseaux sociaux, de cet inventeur du charlatanisme politique, lequel, comme déjà dit, a échappé à Darwin pour nourrir, sans doute, la troisième résolution (one, two, three, viva l’Algérie) contre l’Algérie et son peuple. Jamais deux sans trois ? Puisque le Parlement européen vient de faire sa révolution et délibère contre le peuple algérien et l’Algérie au sujet des manifestations détectées sur «les réseaux sociaux». «Donner du grain» à moudre au Parlement européen et nourrir ses maîtres-colons, voilà donc la nouvelle stratégie adoptée par l’axe colonial qui veut abattre l’Algérie : produire des vidéos par «l’armée de la société civile» et les diffuser sur la Toile pour permettre au Parlement européen de condamner l’Algérie. Elle n’est pas belle la ficelle du «soldat augmenté» ?
Ne pouvant me coltiner les heures de diarrhée politique, en compagnie de son bataillon de «soldats de la société civile», de ce bras d’honneur de Gérard Longuet au peuple algérien, je me suis bouché le nez pour ne visionner que celle qui dure 8’40. On y voit ce pantin de théâtre politique assurer sa mission de facteur-lecteur, tout en tentant de rouler les «R», d’un chapelet cousu par des mains coloniales reconnaissables. Le fond est le même et n’a pas changé : il s’agit d’un assemblage de slogans confectionnés par les colons, depuis un certain temps déjà, pour abattre l’Algérie et son peuple.
Dans un décor préfabriqué, comme le texte dont il assure la lecture, ce titulaire du brevet de couture (kha’yât) politique, se présente devant le drapeau national algérien pour tromper le peuple. Tête baissée, «face à table», montrant le haut de son crâne, comme pour nous confirmer qu’il est bien l’émissaire de ses maîtres, et que ses neurones sont bien connectés directement au «régime» dont il assure la mission, il vient annoncer sa remise en orbite en «leurre». Comme d’habitude, à cette séance de charlatanisme et de reptation politiques, le débat contradictoire n’est pas convoqué, au risque de voir le poulain chahuté par les ondes de la vérité : c’est un agent colonial. Après qu’on lui a appris à cliquer sur la touche «envoi», pour sa lettre d’intronisation de commandeur des Algériens, voilà qu’on lui fait lire une autre lettre confectionnée dans les laboratoires des «révolutions colorées».
La mise en scène de ce pantin de théâtre politique n’est pas fortuite : elle coïncide avec l’arrivée officielle d’Israël au Maroc, et donc à la normalisation des relations entre cette monarchie «arabe» et le régime de Tel-Aviv, événement géostratégique marquant, qu’il s’est bien gardé de commenter d’ailleurs. En sciences politiques, on l’appellerait «Le pantin de la diversion», puisqu’il crée un épiphénomène pour détourner l’attention publique des graves dangers qui guettent la société et des violations flagrantes du «droit international».
Sur ses relations avec le pouvoir israélien, ce reptile de la politique ne nous a toujours pas éclairés sur ses contacts téléphoniques avec des sujets israéliens, trouvés sur cet opposant au cachir (saucisson algérien) avec sa banane, fait rapporté par un journal algérien en date du 22 avril 2019, et que j’ai précédemment évoqué à deux reprises. Les «informateurs de la presse complice» ne lui posent d’ailleurs jamais la question, même oralement.
D’après ce que l’on me dit, ce qui aurait abattu cet animateur colonial, c’est son apparition dans ma dernière contribution, sous le (son) drapeau (marocain) des missionnaires de l’Ouest. Pourtant, je n’ai rien inventé, mais juste constaté ses passages nauséabonds sur les plateaux télé de Notre ami le roi de Gilles Perrault, dès le 28 janvier 2009, au nom de l’ancien parti politique qu’il dirigeait à l’époque (FFS) (2). Vous croyez que tout le monde est décoré de médailles de «démocrate d’avenir» par le canard de notre ami le roi, Jeune Afrique, dès le 13 janvier 2009 ? (3)
Monté sur son bonzaï démocratique, ce «fou du roi» est donc allé juste au-dessus du célèbre pénitencier de Tazmamart (qui doit être classé «monument mondial de la torture humaine» par l’Unesco) pour lapider l’Algérie et son peuple, au moyen déjà d’un vocabulaire de colons. Il a sans doute voulu achever les 28 survivants de ce bagne-mouroir et effacer de la mémoire collective Abraham Serfaty, ce grand militant des vrais «droits de l’Homme», sorti à quatre pattes du régime de cet enfer sur terre. L’occasion m’est offerte de lui rendre, ainsi qu’à ses camarades de lutte, un vibrant hommage.
Après mon premier article, le 27 novembre 2020 sur ce cheval de «Troie» des colons, Maître Zohra Mahi, avocate à Paris, a crucifié ce «birziden – président – autoproclamé», dans sa réponse parue le 29 novembre 2020. Elle l’accuse expressément de «haute trahison» et rappelle ses initiatives à «(…) tisser des liens étroits avec un fanatique de haut vol, le dénommé Zitout, islamiste convaincu et assassin de journalistes et intellectuels, comme ceux pour lesquels Monsieur Tabbou réclame la protection de Monsieur Macron». C’était pour lui souhaiter un Noyeux Joël.
On rêve ou quoi ? Comment un «acteur de spot publicitaire» de cette «Trump», qui se balade librement sur les plateaux télé, ne serait pas concerné par la loi numéro 2017-1510 du 30 octobre 2017, renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme ? Remarque : il ne doit même pas être concerné par la loi sécurité globale et la loi séparatisme, ni par les trois fichiers de «sécurité publique» (PASP, GIPASP et EASP), qui ont été largement étendus par trois décrets (ici, ici et là). C’est dire si l’Algérie ne doit pas rattraper son retard législatif à cause de ces «charognards de la politique».
Excusez-moi, «Sans Tabbou», de rompre les usages diplomatiques avant de tirer la chasse d’eau ! Trop d’oreilles retiennent ma langue, mais ses manipulations pourraient au moins épargner ses parents âgés, son enfant et sa famille.
B. S.
PS : Je ne sais toujours pas pourquoi cela me rappelle la chanson de Slimane Azem Thaksit Boumkarkour (l’histoire de la grenouille).
(1) https://www.msn.com/fr-xl/afrique-du-nord/other/je-me-bats-toujours-pour-un-etat-islamique/ar-BB19NQwb?li=AADNyR0
(2) https://www.dailymotion.com/video/x877dt et en avril 2010 https://www.youtube.com/watch?v=mp6O1qBJ2UU
(3) https://www.jeuneafrique.com/205832/politique/karim-tabou-l-h-ritier-d-aet-ahmed/
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