Giuseppe Conte au président Tebboune : «En 2021, nous ferons encore plus !»
De Rome, Mourad Rouighi – Le récent message transmis par le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, n’a pas échappé aux observateurs de la péninsule, pour son ton hautement amical, par ses éléments de langage modernes et par son franc parler, participant d’une relation que les deux dirigeants ont dès leur première rencontre voulu spéciale, stratégique et vouée résolument vers l’avenir.
Giuseppe Conte, qui y exprimait son «soulagement» pour l’amélioration des conditions de santé du chef de l’Etat, soulignait également que l’Italie sera toujours aux côtés de l’Algérie, sans aucune ingérence, mais avec l’intérêt sincère de répondre aux sollicitations du président de la République pour accompagner son programme de réformes, qui passera sur le plan bilatéral par une diversification de nos échanges et à un niveau plus global par une gestion équitable du flux économique mondial.
C’est d’ailleurs le paradoxe, nous dit un expert italien, de cette relation entre les deux hommes qui, au lieu de subir les contrecoups de la pandémie, qui a fragilisé les économies du monde entier, affiche, bien au contraire, d’excellents résultats et une volonté de part et d’autre de planifier un partenariat dont l’impact sera immédiat dans les domaines les plus divers entre les deux pays.
Sur le plan politique, le Premier ministre italien a voulu se soustraire aux sollicitations d’une certaine propagande européenne et relever plutôt la dynamique de réformes que la nouvelle Algérie compte porter à terme, un processus associant tous ses courants de pensée et qu’elle saura gérer dans un cadre de consensus national, que les centaines de marches pacifiques et le sens civique du citoyen ont su enclencher, dans un contexte de défis mondiaux sans précédent, comme n’a pas manqué de préciser ce même Giuseppe Conte.
A ce propos, le Premier ministre italien a voulu rendre hommage à celles et ceux qui, nonobstant les contraintes et les restrictions en tous genres, ont fait de 2020 l’année de la relance définitive du partenariat entre l’Italie et l’Algérie, caractérisée par un extraordinaire échange de visites politiques tant à Alger qu’à Rome et une dynamique qui a abouti à la signature d’un mémorandum important visant à établir entre nos deux pays un véritable dialogue stratégique sur les relations bilatérales et sur les questions politiques et de sécurité, qui saura offrir en 2021 aux deux économies des opportunités et des perspectives de croissance et de création d’emplois.
Enfin, sur nombre de dossiers, Rome sait pouvoir compter sur l’action constructive de la diplomatie algérienne pour contrer les manœuvres de nuisance d’acteurs, prônant ouvertement ou dans les coulisses, son isolement, ou pire, son éviction de zones d’influence traditionnelles.
La récente démission du diplomate bulgare Nikolay Mladenov de son poste d’envoyé spécial des Nations unies, chargé du dossier libyen, en est un exemple et certifie cette nuisance qui s’était unie un temps pour contrer la candidature de l’Algérien Ramtane Lamamra, soutenue par Rome, sans pour autant offrir rien de concret aux Libyens, si ce n’est la pérennisation du chaos.
M. R.
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