Le Maroc et Israël se préparent-ils à envahir la partie sud-ouest de l’Algérie ?
Par Abdelkader S. – La reconnaissance par l’Américain Donald Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental semble ne pas être le seul «dividende» que le Maroc veut tirer de sa normalisation négociée avec Israël. Le Makhzen veut aller encore plus loin dans sa politique expansionniste en se faisant aider par un autre Etat de la même engeance qui, comme lui, occupe illégalement les terres palestiniennes et syriennes et s’apprête à annexer une grande partie de la Cisjordanie.
Le ton est donné par un média officieux marocain, Maroc diplomatique, qui prépare l’opinion publique marocaine à une guerre contre l’Algérie voisine. «Pourquoi le Maroc doit revendiquer le Touat, Tidikelt, Gourara, Saoura, Béchar et Tindouf», titre le journal du Makhzen qui met en exergue l’«intégrité territoriale» et la «souveraineté nationale». L’objectif est clair : exhumer le dossier du «Sahara central» que le Maroc «doit récupérer». Vieille revendication de Hassan II qui avait tenté, en vain, en 1963, de rattacher le sud-ouest algérien au Maroc par la force.
Les Marocains ressortent du tiroir les documents poussiéreux qu’ils comptent exhiber pour justifier une agression armée contre l’Algérie, maintenant qu’ils se sont adjoint les services d’Israël et des Emirats arabes unis. Le déploiement d’avions espions le long de nos frontières ouest, révélé par de nombreuses sources sûres, n’a pas pour seul et unique objectif de surveiller les mouvements dans cette zone propice à tous les trafics, mais à observer les activités des forces armées algériennes stationnées à l’extrême-ouest et sud-ouest du pays.
Rappelant que «le Maroc a posé la question de son Sahara dès 1956», les commanditaires de l’article s’entêtent : «L’Algérie n’existait pas en tant qu’Etat constitué et reconnu avant 1962», «était d’abord une province turque avant de devenir un département français en 1830» et «le Maroc, en accédant à son indépendance en novembre 1955 et mars 1956, avait posé résolument la question, aussi bien à la France et l’Espagne qu’aux Nations unies, de la récupération de ses territoires spoliés du Sahara qui vont de Lagouira – on dira à présent de Guergarate aussi – jusqu’aux confins du sud-est, incorporant le Tidikelt, le Touat, Saoura, Gourara, Béchar et Tindouf».
«Tous ces territoires du Sahara central appartiennent au Maroc de jure et de facto, concédés arbitrairement et unilatéralement par la France coloniale à l’Algérie en 1962», insiste-t-on à Rabat, en jurant leurs grands dieux que «les archives historiques, les traités, les pièces officielles en témoignent». «Ils avaient été arrachés au royaume chérifien du Maroc, sans scrupules, sans accords signés, sans négociations, mais en violation du droit international, avec cette invocation fallacieuse du fait accompli», brament nos voisins qui estiment qu’il est grand temps de revenir à la charge maintenant que le Maroc est «solidement appuyé» pour croiser le fer «à puissance égale» avec la redoutable armée algérienne afin de «reconquérir» des «territoires grignotés, bouffés à droite et à gauche de cet immense espace désertique [marocain]».
Le régime monarchique prédateur de Mohammed VI n’y va pas avec le dos de la cuillère pour décrire un voisin algérien dont «les germes de la trahison envers le Maroc existaient déjà dans l’esprit des futurs dirigeants algériens, obsessionnellement anti-marocains». Excellant toujours dans l’art de l’illusion, il invente une reconnaissance «solennelle» et «claire» par Ferhat Abbas, président du GRPA, des «frontières internationales du Maroc», en 1961.
«Rien ne viendra modifier ce cours des faits tangibles qui sont à l’histoire du Maroc ce que le souffle est à la vie», assènent les commanditaires de l’article de Maroc diplomatique qui lancent ce qui ressemble fort à un appel aux armes : «Les promesses faites au roi Hassan II lors du Sommet bilatéral d’Ifrane, en janvier 1969, sur les frontières, non seulement n’ont jamais été respectées, mais elles se sont transmuées en déclarations de guerre sur fond de cynisme algérien que l’agression de l’ANP de janvier-février 1976 contre Amgala est venue confirmer.»
«Force est de nous interroger à présent si, comme un impératif catégorique, nécessité n’a pas lieu pour le Maroc de poser les termes d’une revendication sérieuse et opposable à l’Algérie des territoires spoliés […] dont la preuve de leur appartenance historique au Maroc est plus que tangible et évidente», concluent les commanditaires de l’article, comme pour annoncer une seconde Guerre des sables ou un Amgala III.
A. S.
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