Une ONG internationale exige que soient restitués «tous les trésors coloniaux»
Par Mohamed K. – L’ONG Colonialism Reparation exige «le rapatriement des restes et la restitution définitive de tous les trésors pillés par les anciens colonisateurs comme un premier pas dans la direction de la réparation des dommages du colonialisme, en cessant d’entraver un pas inévitable de l’évolution humaine». Dans un communiqué rendu public ce jeudi, cette organisation, qui milite pour la condamnation du passé criminel des «nations colonisatrices», indique qu’«au cours de ces mois, les demandes de rapatriement des restes et de retour définitif des trésors se sont poursuivies, ainsi que les tentatives de la part de certains anciens colonisateurs d’entraver cette étape inévitable de l’évolution humaine».
Colonialism Reparation rappelle que, «le 3 juillet 2020, en présence du président de l’Algérie, Abdelmadjid Tebboune, les restes de vingt-quatre résistants algériens à la colonisation française ont été accueillis en Algérie lors d’une cérémonie à l’aéroport d’Alger, après être restés un siècle et demi au Museum national d’histoire naturelle de Paris, en France». Elle rappelle aussi qu’un mois auparavant, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme avait publié le projet de rapport Rapatriement d’objets cérémoniels et de restes humains en vertu de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples indigènes dont la version définitive prévue pour septembre 2020 a été reportée pour cause de pandémie du Covid-19.
Plusieurs exemples similaires au cas algérien sont, par ailleurs, énumérés. Il en est ainsi de la Grèce dont le ministre de la Culture et des Sports «a renouvelé la demande de restitution des marbres du Parthénon, enlevés par Thomas Bruce VII, comte d’Elgin, pendant la période coloniale, au British Museum de Londres au Royaume-Uni» et du groupe d’activistes Unité Dignité Courage, qui «a effectué une première action de réappropriation des trésors coloniaux au Musée du quai Branly de Paris, en France, suivie d’une deuxième au Musée des Arts africains, océaniens et amérindiens de Marseille, en France, d’une troisième au Afrika Museum de Berg en Dal, aux Pays-Bas, et d’une quatrième au Musée du Louvre de Paris, en France».
L’Egypte n’est pas en reste, précise encore l’ONG, dont le siège se trouve à Turin, en Italie, puisque le ministre égyptien du Tourisme et des Antiquités «a renouvelé la demande de restitution du buste de Néfertiti, enlevé par Ludwig Borchardt pendant la période coloniale, au Neues Museum de Berlin, en Allemagne», tandis que le ministre jamaïcain de la Culture «a demandé la restitution des sculptures des zemi (sculptures, ndlr) tainos (peuple des Caraïbes, ndlr), enlevées par des inconnus pendant la période coloniale, au British Museum de Londres, au Royaume-Uni». Quant au Nigéria, son ambassadeur à Berlin «a renouvelé, à l’occasion de l’ouverture du Humboldt Forum, la demande de restitution des trésors pillés pendant la période coloniale aux musées allemands».
«Le 24 décembre 2020, souligne encore l’ONG, le Parlement français a promulgué la loi 2020-1673 relative à la restitution de biens culturels à la République du Bénin et à la République du Sénégal avec laquelle, tout en respectant les promesses faites le 23 novembre 2018 par le Président français et, le 17 novembre 2019, par le Premier ministre français, [mais] a cependant choisi une approche au cas par cas au lieu de la modification du Code du patrimoine pour rendre les restitutions définitives possibles et durables».
Ces pays ne devraient-ils pas envisager une action commune auprès des institutions internationales pour réclamer que leur soit restitué leur patrimoine pillé ?
N. D.
Comment (12)