Audience accordée par Yung au MAK : le collectif Franco-algériens libres réagit
Par Kamel M. – Le collectif Franco-algériens libres a adressé un courrier au sénateur français Richard Yung après que ce dernier eut accordé une audience au chef de file du MAK. «Vous avez rendu publique sur votre site l’audience que vous avez accordée au leader de l’extrême-droite algérienne du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie, Ferhat Mehenni, en date du mardi 19 janvier 2021. A cette occasion, vous avez mentionné, sans doute par méconnaissance ou par erreur, qu’il s’agissait du président du gouvernement kabyle, tout en mentionnant que c’est une démarche délicate pour les relations entre la France et l’Algérie», ont écrit les auteurs de la lettre.
«De son côté, sur un de ses sites de propagande, ce mouvement [nous] apprend que vous avez été à l’écoute de votre invité et que vous avez promis d’en parler autour de vous», précise le collectif qui affirme ne pas «vouloir polémiquer» mais «souhaiter simplement, peut-être avant d’en parler autour de vous, comme l’indique la communication de ce mouvement, vous informer que M. Ferhat Mehenni ne préside ni les Kabyles (sélectionnés génétiquement ?) ni aucune autre ethnie d’ici, ni d’ailleurs». «Il s’agit d’un mouvement d’extrême-droite qui ne bénéficie d’aucune légitimité (ni morale, ni politique, ni démocratique) que le militant des droits de l’Homme Mohand Biri, dans sa lettre de protestation au maire de Quimperlé, qualifie explicitement d’antidémocratique et raciste», souligne-t-il, en rappelant qu’«à cette occasion, des Franco-algériens avaient aussi protesté énergiquement contre cette malheureuse initiative».
«Suite à la lettre de protestation de Bernard Deschamps (député du Gard) contre la présence de ce mouvement d’extrême-droite à la fête de L’Humanité en 2017, Patrick Le Hyaric précise qu’il partage le contenu de son courrier et ajoute [que] le MAK est un mouvement séparatiste de Kabylie soutenu par la droite israélienne dans son combat contre le gouvernement algérien», rappelle le collectif Franco-algériens libres, en faisant remarquer au passage, en s’adressant au sénateur Richard Yung, que «suite à ce courrier où il qualifie précisément le MAK d’organisation séparatiste qui complote pour déstabiliser l’Algérie avec l’aide de pays étrangers, vous remarquerez que Bernard Deschamps a été victime d’un déferlement de haine, d’injures et de menaces».
«A l’occasion de la Journée de la femme, le 10 mars 2018, la mairie d’Harfleur avait annulé la participation de l’organisation que vous avez reçue et, dans sa lettre, Christine Morel, maire de la ville, avait indiqué que le projet de ce mouvement d’extrême-droite (MAK) est contraire à ses valeurs de solidarité et de tolérance», poursuit le collectif. «Comme vous pouvez le lire, elle ajoute que maintenir cet événement reviendrait à soutenir un projet contraire à toutes les valeurs républicaines et démocratiques, que la municipalité que je dirige défend, notamment celle de la place de la Femme dans le monde», souligne-t-il, en interrogeant le destinataire de la lettre : «Comment prétendre représenter des citoyens, même ethniquement ou génétiquement identifiés, en proférant des menaces publiques à leur égard ? C’est cela le débat pacifique ?»
Le collectif dit espérer, à travers cette réaction, «avoir contribué à éclaircir le débat politique, avec juste quelques prouesses de cette mouvance d’extrême-droite identitaire».
K. M.
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