La girouette Azmi Bishara s’oppose au slogan qu’il a lui-même conçu en 2011
Par Houari A. – Un des mentors de Moncef Marzouki a prodigué trois conseils aux Tunisiens, dans un entretien accordé à son propre média. Azmi Bishara, ancien député à la Knesset israélienne et tête pensante de la politique arabe du régime de Doha, continue de décrire la Tunisie comme un «exemple de réussite en matière d’alternance au pouvoir et d’élections», en ajoutant que cela se passe «dans un environnement peu propice fait de contre-révolutions et de guerres civiles».
Le conseiller des Al-Thani décrète que «la période de transition en Tunisie est finie» et que «nous sommes face à un système démocratique en danger», estimant que la crise tunisienne est la conséquence de la «non-application de la Constitution» et l’«absence d’une loi électorale» car «les textes en vigueur ont été promulgués spécialement pour l’élection du Conseil national et non pas pour le Parlement». Azmi Bishara semble donc connaître parfaitement le système politique tunisien au point de laisser entendre qu’il en serait presque l’initiateur. Ce qui n’est pas impossible, commentent des sources informées. Si bien, d’ailleurs, que le directeur de la chaîne Al-Araby TV, succédanée d’Al-Jazeera, estime que la Loi fondamentale tunisienne est «parmi les meilleures au monde». Autosatisfecit ? Sans doute.
Azmi Bishara se lance ensuite dans une série de propositions aux Tunisiens dont il espère qu’ils sont encore disposés à l’écouter après le massacre du «printemps arabe» à l’irruption duquel il a concouru pour le compte du Qatar et d’Israël, aux fins de mettre à genoux tous les pays du Moyen-Orient et du Maghreb qui pouvaient constituer une entrave à la normalisation programmée dix ans plus tard. Les trois solutions miracles du théoricien du chaos consistent en un accord «urgent» pour la mise en place d’un gouvernement constitutionnel, en un changement de la loi électorale et en un «comportement responsable (sic) de la Présidence de la République de sorte qu’elle ne soit pas partie prenante dans les attaques contre le gouvernement et le Parlement».
Le conseiller de Tamim pointe des «phénomènes populistes» qui «émaillent la scène politique tunisienne actuelle», prenant comme exemple la «présence de partis qui agitent l’opinion publique de façon populiste au point de faire échouer des politiciens lors des élections». Le partisan zélé des soulèvements de janvier 2011 s’oppose désormais au slogan «Le peuple veut faire tomber le régime», celui-là même qui a conduit le Yémen, la Syrie et la Libye à une guerre civile qui fait des ravages à ce jour. «Ce genre de comportement qui relève d’une contre-révolution est pratiqué par des cercles qui entrent au Parlement pour le bloquer et rétablir le despotisme.»
Selon le démocrate sélectif Azmi Bishara, «les peuples arabes n’acceptent plus les dictatures», en ajoutant que «la dignité humaine est devenue une question fondamentale pour les gens». Parlerait-il du Qatar ?
H. A.
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