Le plan d’Israël chez les Berbères du Maroc et d’Algérie selon Jacob Cohen
Par Abdelkader S. – Jacob Cohen raconte sous une forme romancée l’infiltration du Mossad dans une province marocaine berbérophone, les méthodes, les objectifs et les manipulations. Dans un livre intitulé Main basse sur Tinghir, l’écrivain natif de Meknès, au Maroc, «révèle» une note confidentielle rédigée par le responsable du centre Moshe Dayan sis à Tel-Aviv à des destinataires qu’il informe de la manière dont les «pions» de l’entité sioniste doivent être «poussés dans la région du Sud-Est marocain».
«Je ne reviens pas sur l’intérêt et la place centrale qu’occupe cette région dans notre politique d’implantation, d’infiltration et d’influence. Cette région commande aussi le reste du Maghreb. Elle sera comme notre centre de rayonnement, jusqu’aux régions sahariennes et au-delà. Je pense que les bénéfices concrets nous apparaîtront avec le temps», écrit l’auteur de la note, Sion Weizman. «Conformément à notre stratégie, qui a merveilleusement fonctionné pour l’établissement de notre Etat, il ne faut pas hésiter à jeter les bases pour le très long terme», suggère-t-il, en précisant que le travail doit s’inscrire dans la durée, plusieurs décennies, selon lui.
Jacob Cohen dévoile, en fait, la méthode suivie par les services secrets israéliens pour mettre un pied chez nos voisins de l’Ouest qui viennent d’officialiser leur relation avec l’Etat hébreu. L’auteur de la note secrète ajoute que le travail doit être mené «dans la discrétion et dans une certaine opacité». «Nous n’avons pas besoin de dévoiler ni d’écrire noir sur blanc, mais plutôt de construire un consensus large et solide. Nous pourrions d’ailleurs nous satisfaire des résultats déjà acquis, qui sont loin d’être négligeables, et les gérer comme un bon placement sans risque», écrit Sion Weizman, qui insiste sur la «nature du sionisme» dont l’idéologie «consiste à aller continuellement de l’avant, de conquête en conquête, non seulement pour étendre [notre] influence et accroître [nos] avantages, mais pour entretenir cet esprit combatif et exigeant qui nous a amenés là où nous sommes aujourd’hui».
Sion Weizman explique, ensuite, «l’objectif lointain» d’Israël, qui «reste et restera la constitution d’une République amazighe indépendante». «Ce jeune Etat amazigh aura la particularité […] d’avoir de multiples connotations juives, de ressentir le besoin de retrouver des racines juives que l’invasion musulmane a fait disparaître», insiste-t-il. «Et qui sait si ces tribus perdues d’Israël ne souhaiteraient pas un jour rejoindre la mère-patrie ! Il n’est pas non plus exclu que ces Amazighs du Sud-Est marocain veuillent retrouver leurs frères au-delà de la frontière, des Kabyles soumis à un pouvoir arabe totalitaire, pour former un grand ensemble amazigh», ajoute-t-il.
«Nous aiderons toujours les peuples colonisés par les Arabes à récupérer leur liberté.» Comment ? En adoptant le «triangle stratégique» : aliénation culturelle, prosélytisme et action sociale.
De l’autre main, Sion Weizman exhibe le bâton : «Nous empêcherons quiconque de nous mettre des bâtons dans les roues. Notre bras sera long et efficace pour frapper et punir. Mais souvent […] nous n’aurons pas besoin de recourir aux représailles ni à des manœuvres d’intimidation. Nos adversaires, parmi lesquels nos amis marocains actuels mais qui pourraient avoir des velléités d’émancipation, connaissent suffisamment nos forces et notre détermination pour ne pas s’engager dans des aventures unilatérales vouées à l’échec». «Notre politique de dissuasion agressive nous garantit une quiétude et nous évite de recourir à des actions militaires ou assimilées», précise-t-il.
Derrière la fiction se cache un plan en cours d’exécution au Maroc et en Algérie. Jacob Cohen aura averti.
A. S.
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