Le quotidien israélien Haaretz assène une nouvelle gifle cinglante au Makhzen
Par Kamel M. – «Comment Biden peut annuler le sale accord de Trump avec le Maroc et Israël sur le Sahara Occidental», titre le journal anglophone israélien Haaretz. «Trump a troqué le peuple sahraoui en guise de contrepartie au Maroc pour normaliser ses relations avec Israël, mais Biden peut contester l’occupation des territoires sahraouis par Rabat et aider à libérer la dernière colonie d’Afrique», ajoute le journal dont l’article a désarçonné le régime de Mohammed VI. «A ce jour, l’ONU tient à jour une liste de dix-sept territoires considérés comme non autonomes – territoires qui n’ont pas encore été décolonisés. Tous, sauf un, sont des îles, dont la grande majorité est administrée par le Royaume-Uni, le plus petit, Pitcairn, ne compte que 43 habitants. Le Sahara Occidental est de loin le plus important en termes de population (582 000 habitants) et de superficie terrestre (266 000 km2)», précise le plus grand quotidien d’obédience socialiste en Israël.
Début janvier dernier, l’apparition du Premier ministre israélien devant une carte géographique comportant une ligne de démarcation nette entre le Maroc et le Sahara Occidental avait choqué les Marocains. Il y avait, en effet, derrière la carte exhibée de façon ostentatoire par Benyamin Netanyahou, au lendemain de l’annonce par Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, une série de messages adressés de façon subliminale aux Marocains.
A ces derniers, le chef de l’Exécutif israélien voulait signifier clairement que la normalisation est à sens unique et que seul Israël a le pouvoir de fixer les règles et de décider des conditions qui doivent régir ses futures relations, tant avec le Maroc qu’avec les autres pays qui ont paraphé le traité rédigé à Washington par Jared Kushner sous la supervision du puissant lobby sioniste. Si Donald Trump s’est empressé d’offrir un territoire qui ne lui appartient pas et dont le dossier litigieux se trouve toujours sur le bureau du secrétaire général de l’ONU, le gouvernement israélien ne veut pas braquer sur lui la communauté internationale au moment où il s’apprête à annexer une grande partie de la Cisjordanie. «Normaliser les relations, d’accord ; mettre l’Etat hébreu dans l’embarras, non !» semblait dire Benyamin Netanyahou au roi Mohammed VI et à son maître à penser, l’omnipotent André Azoulay.
De toute évidence, la nouvelle gifle retentissante que Haaretz vient d’asséner au Makhzen participe de cette même approche pragmatique des Israéliens.
K. M.
Comment (37)