Le lobby pro-marocain en France incite Macron à ouvrir un consulat à Dakhla
Par Kamel M. – Les députés et élus d’origine marocaine, à leur tête M’jid El-Guerrab, Rachida Dati et Najat Vallaud-Belkacem font pression sur le président français pour qu’il ouvre un consulat de France à Dakhla. Ces trois «agents» du Makhzen infiltrés au sein des institutions officielles françaises, gouvernement et Parlement, mobilisent un certain nombre de députés et d’élus locaux, outre des personnalités françaises connues pour leurs escapades à Marrakech, pour pousser Emmanuel Macron à suivre l’exemple des Emirats arabes unis. Selon des sources concordantes, l’initiative aurait reçu le feu vert de l’Elysée.
Des médias marocains préparent déjà le terrain, en affirmant que M’jid El-Guerrab, député du groupe Agir ensemble, proche de la majorité présidentielle, «s’est dit favorable à l’ouverture d’un consulat français à Dakhla, dans le Sud marocain». «Certes, l’ouverture d’un consulat est du ressort des autorités diplomatiques françaises, mais en tant que député représentant le pouvoir législatif et le peuple français, je suis pour l’ouverture d’une représentation française à Dakhla», a-t-il soutenu dans un entretien à l’agence de presse marocaine MAP. Qu’importe la forme : «Une antenne diplomatique, un consulat ou au moins un consulat honoraire», a-t-il dit.
Le député «français» n’a pas manqué de «saluer le travail formidable de [Sa Majesté] le roi Mohammed VI dans le dossier du Sahara» et de «se féliciter des belles victoires diplomatiques remportées par le Maroc». Pour lui, le fait que la France soit «le premier pays à reconnaître et à soutenir le plan d’autonomie marocain» est en soi «une forme de reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara».
Répondant à la question d’un journaliste en janvier 2019, le sujet de Mohammed VI, qui revenait d’une visite officielle en Algérie, affirmait : «Il faut appeler un chat un chat et, d’ailleurs, je m’en suis excusé auprès de toutes celles et de tous ceux qui avaient cru que j’avais réalisé une carte du Maroc et que j’avais coupé cette carte en deux, même pas en mettant les pointillés qui existent sur la carte des Nations unies, et même en dessous d’Agadir, donc je serais allé bien plus loin que celles et ceux qui, disons, touchent à l’intégrité territoriale du Maroc.» El-Guerrab se confondait en excuses auprès de ses détracteurs qui «oublient que je suis aussi Marocain», avait-il soutenu. «Je suis député de la République française, certes, mais je suis aussi Marocain», avait-il insisté.
«Est-ce que vous connaissez un seul Marocain qui nierait la marocanité du Sahara ? Je n’en connais pas», avait martelé M’jid El-Guerrab à propos duquel Algeriepatriotique s’interrogeait, dans un précédent article, si son déplacement en Algérie obéissait à un agenda français ou marocain. L’élu, sous les couleurs du parti de Macron, avait profité de l’occasion que lui avait offerte sa présence à Alger pour plaider en faveur de la réouverture de la frontière avec le Maroc, fermée depuis 1994.
Il venait d’apporter la réponse à partir de son pays d’origine en confirmant, au passage, la collusion de Dakar et Conakry avec le régime monarchique de Rabat. «J’ai rencontré les présidents du Sénégal et de la Guinée qui a été le président de l’Union africaine et qui a permis au Maroc de réintégrer l’organisation. La première chose que ces chefs d’Etat me disent, ils me parlent du Maroc. Je vais les voir en tant que député de la République française mais ils me parlent du Maroc», avait-il confié, avant de jurer : «Jamais, jamais je ne toucherai aux intérêts du Maroc parce que je suis fier d’être Marocain.»
M’jid El-Guerrab avait laissé exploser sa joie sur i24 le jour de l’annonce par l’ancien président américain, Donald Trump, de la normalisation du Maroc avec Israël. Ce jour-là, un autre défenseur zélé de l’entité sioniste, le Franco-israélien Meyer Habib, jubilait sur le plateau de la chaîne israélienne et échangeait les félicitations avec son collègue marocain.
K. M.
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