Tunisie : les partisans de Rachad Ghennouchi investissent la rue
Des milliers des partisans du Mouvement Ennahdha, venus de plusieurs villes de la Tunisie, ont organisé samedi à Tunis, une imposante manifestation réclamant «l’unité nationale, le respect de la Constitution, la stabilité politique et le dialogue», selon l’agence TAP et rapporté par l’APS.
Les partisans d’Ennahdha qui ont pris part à cette manifestation, qui a démarré de l’avenue Mohamed-V, au niveau du quartier général du parti, en direction de l’avenue Habib-Bourguiba, principale artère du centre-ville de Tunis, ont scandé des slogans revendiquant «un développement équitable et de sérieux projets de développement», et appelant à «barrer la route aux rétrogrades et aux dictateurs», selon la TAP.
Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha et président de l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), a déclaré dans un discours à l’avenue Bourguiba que son pays «vit, actuellement, sous la cadence d’une guerre verbale (…) force sera de se méfier des dérapages».
«Certes, a-t-il insisté, le pays a besoin de réformes à moins que les sommets de l’Exécutif ne trouvent un terrain d’entente pour le dialogue et la discussion».
Et d’espérer que «la prochaine étape verra la mise en place de la Cour constitutionnelle outre l’amendement de la loi électorale ((…) les Tunisiens sont appelés à être plus patients dans l’attente de savourer les fruits de la démocratie tunisienne».
Pour sa part, Fathi Ayadi, dirigeant au sein du Mouvement cité par la TAP, a déclaré qu’«A travers cette manifestation, Ennahdha invite tous les partis politiques à un dialogue permettant de trouver des solutions à la situation difficile que connaît le pays sur les plans politique, économique et social». Il a, dans ce sens, estimé que «le dialogue représente la seule et unique solution» à cette crise.
S’agissant de la manifestation à laquelle a appelé le Parti des travailleurs, Ayadi a souligné que «tous ces mouvements sont légitimes en Tunisie, en espérant qu’ils respectent et la loi et la Constitution».
La Tunisie connaît, depuis plus d’un mois, l’une des plus graves crises politiques de son histoire suite à un conflit constitutionnel au sommet du pouvoir exécutif (entre le chef du gouvernement, Hichem Mechichi et le président de la République, Kaïs Saïed) sur fond d’un refus catégorique de ce dernier de recevoir les nouveaux ministres proposés par le récent remaniement ministériel pour raison de soupçons de corruption et de conflits d’intérêts.
R. I.
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