Yémen : risque imminent de famine des populations civiles
Une conférence de haut niveau est prévue lundi à Genève pour appeler à un soutien international au peuple yéménite, coïncidant avec une visite de l’envoyé spécial de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, à la capitale saoudienne, Ryadh, axée sur les moyens d’instaurer un cessez-le-feu dans ce pays où les déplacés sont confrontés à un risque imminent de famine, rapporte l’APS.
Le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) a souligné qu’«afin de mobiliser le soutien international en faveur du peuple yéménite, Filippo Grandi, le haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, participera lundi à la conférence virtuelle de haut niveau pour appeler à un soutien international robuste envers des efforts d’aide humanitaire vitaux».
Le HCR recherche 271 millions de dollars pour ses opérations au Yémen en 2021. «Seulement 6% de ce montant ont déjà été reçus et nous pourrions être obligés de réduire considérablement le nombre de bénéficiaires de l’aide, avec des conséquences dramatiques notamment pour les déplacés (…)», a déclaré récemment le porte-parole du HCR, Boris Cheshirkov.
Lundi soir, Griffiths est arrivé à Ryadh dans le cadre du renforcement des «efforts pour parvenir à un cessez-le-feu à l’échelle nationale, l’allègement des souffrances du peuple yéménite et la reprise du processus politique». Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, avait indiqué qu’«il est prévu que Griffiths se réunisse dans les prochains jours avec des responsables et des diplomates yéménites et saoudiens», sans donner de détails supplémentaires. La visite de Griffiths intervient à l’issue d’une série d’escalades militaires sur plusieurs fronts yéménites, en particulier dans la province de Marib (est).
Les déplacés yéménites confrontés à un risque imminent de famine (HCR)
Boris Cheshirkov a appelé à un couloir de sécurité pour les civils qui sont forcés de fuir leurs domiciles. «Les belligérants ne doivent épargner aucun effort pour protéger la population prise au piège dans le conflit et atténuer son impact sur les civils», a-t-il soutenu. Il ajoute que «l’insécurité continue d’entraver l’acheminement de l’aide aux civils à Marib, avec des conséquences désastreuses pour les plus vulnérables d’entre eux. Le responsable onusien a relevé que les sites existants de déplacés internes sont déjà surpeuplés, et les efforts d’aide humanitaire sont mis à rude épreuve.
Plus de 800 000 déplacés yéménites ont trouvé refuge dans cette partie du pays, et ce depuis le début du conflit en 2015 pour la plupart d’entre eux, selon les chiffres de l’agence onusienne.
D’après le même responsable, le nombre croissant de déplacés yéménites est désormais confronté à une grave insécurité alimentaire.
Selon les évaluations du HCR, 64% des familles déplacées n’ont aucune source de revenus. D’autres gagnent moins de 50 dollars par mois.
R. I.
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