Une musulmane présidente de France : quand la fiction déphase la réalité
Contribution de Mesloub Khider – Invitée sur le plateau de BFM TV ce jeudi 11 mars, Marine Le Pen a déclaré ne pas avoir de «sentiment négatif à l’égard des étrangers». «Je n’ai pas de sentiment négatif à l’égard des étrangers, je n’ai aucune haine, je n’ai aucune peur d’ailleurs des étrangers», a affirmé Marine Le Pen, candidate à l’élection présidentielle de 2022. Auparavant, en septembre 2016, lors d’une émission sur TF1, interrogée sur la place de l’islam en France, elle avait déjà affirmé : «Je crois que l’islam est compatible avec la République».
Et si les prédictions fictionnelles de l’élection imminente d’un président français de confession musulmane à la plus haute magistrature de l’Etat, évoquées dans l’ouvrage de Michel Houellebecq, Soumission, pouvaient être rattrapées par la réalité ? Et, en l’espèce, la fiction sera dépassée par la réalité. Contrairement à l’imagination débordante de l’écrivain jamais en manque d’inspiration intellectuelle ni d’aspiration «cigarettière», le futur président musulman ne serait pas un personnage politique issu de l’immigration «arabe», mais bel et bien un pur Français de souche, un Gaulois, comme le dirait Sarkozy le Hongrois.
Ainsi, par la grâce d’une illumination providentielle tardivement rencontrée, une grande dame de la scène politique française se rapproche spirituellement de l’islam et sentimentalement des immigrés. Ce cheminement vers la religion musulmane se dessine lentement mais sûrement. Du soutien de l’islam à la conversion à l’islam, Marine Le Pen franchira-t-elle bientôt le Rubicon ?
Confrontée à une crise interne de son parti, se traduisant par la désaffection de plusieurs membres éminents de son parti, engagée par ailleurs dans une campagne de dédiabolisation idéologique en vue d’assainir l’image de son parti, soucieuse d’élargir sa base électorale par-delà les clivages politiques, les divisions ethniques et les dissensions religieuses, désireuse d’adoucir son programme politique par sa conversion à une rhétorique plus humaniste, Marine Le Pen embrassera-t-elle imminemment la religion musulmane pour mieux confirmer sa mue, dans la perspective de la prochaine élection présidentielle de 2022 ?
Tout indique que nous observerons bientôt, dans un avenir proche, avant les élections, sous les auspices des plus hautes instances musulmanes réunies à cette exceptionnelle occasion dans l’enceinte de la Mosquée de Paris, au milieu d’une armada de journalistes accourus du monde entier, l’Eminence blonde nous annoncer sa conversion à l’islam, religion très en vogue et qui ne fait pas de vagues. Ce qui apaisera l’âme tourmentée des Français, en proie actuellement, à la faveur de pandémie du Covid-19, à une profonde détresse sociale et au désarroi existentiel.
Cette France, fleuron de la production prolifique des spiritueux, deviendrait-elle prochainement la fleur enivrante de la fabrication pollinique spirituelle ?
L’Eminence blonde sera-t-elle adoubée par le parrain qatari, déjà partiellement maître de la France ? A l’instar des candidats présidentiels français qui se rendent en Israël pour obtenir la bénédiction auprès des Murs des lamentations et l’imprimatur pour leur feuille de route gouvernementale tracée par les autorités de Tel-Aviv, Marine Le Pen se rendrait-elle, avant son intronisation, à La Mecque pour se faire sacrer par le sulfureux prince saoudien MSB qui sera ravi d’avoir dans son sérail géostratégique une élégante dame française présidente à son service ?
En attendant cette probable conversion attendue avec impatience par le Maître du Ciel, sur tous les plateaux télé, elle ne cesse de déclamer son amour de l’islam et des étrangers. De soutenir que la religion musulmane est compatible avec la (Sainte) République française laïque. Toute la direction de son parti s’est convertie au philo-islamisme. De là à demander bientôt son affiliation et son intégration à cette internationale islamique dénommée «Frères musulmans» connue pour son programme politique démocratique et féministe, le pas sera vite franchi par Marine Le Pen. Sans oublier sa requête d’adhésion comme 58e pays membre de l’Organisation de la coopération islamique, organisation composée de pays réputés pour l’esprit d’ouverture et leur gouvernance démocratique.
Nous n’aurions pas rêvé mieux : avoir une présidente musulmane, de surcroît de souche française. La communauté musulmane française verrait ainsi les sombres nuages politiques racistes amoncelés au-dessus de sa tête se dissiper. Les sans-papiers de confession musulmane seront prioritairement régularisés. La préférence musulmane pour les emplois et les prestations sociales sera inscrite dans la Constitution française remaniée pour la circonstance afin d’y inclure des principes inspirés de la Charia. Et l’ancien président Sarkozy, enfant d’immigrés mais pas de cœur, réputé pour ses diatribes «islamophobes», sera expulsé vers son pays d’origine, la Hongrie, où il finira de purger sa peine avec à son poignet une montre bracelet électronique Rolex.
Enfin, au lendemain de sa conversion, en guise de reconnaissance et de soutien à la future présidente musulmane, tous les musulmans de France se précipiteront sur les sections régionales du parti Front national nouvellement musulman (FNNM), rebaptisé ainsi pour briguer le suffrage de la communauté musulmane, en vue de prendre leur carte d’adhésion. Avec l’afflux massif de ces nouveaux adhérents musulmans, l’élection de Marine Le Pen sera triomphale. En effet, ses chances de remporter l’élection en 2022 sont religieusement garanties par Allah, nouveau protecteur de la France, cette nouvelle fille puinée de la Mosquée, après avoir été la fille aînée de l’Eglise.
En outre, cette occasion inespérée de l’élection d’une musulmane à la présidence française représente également une bénédiction géostratégique et économique pour l’Algérie. Nous pourrions ainsi réunir nos deux pays, comme au bon vieux temps colonial, mais cette fois au profit de l’Algérie depuis toujours musulmane, cela va de soi : bien avant l’établissement des Berbères, étant entendu que l’Algérie est arabe et musulmane depuis la période paléolithique.
Dans cette perspective, nous apporterons ainsi notre expertise en islam à la France. Sans oublier notre très grande expérience dans les constructions des mosquées et la destruction du pays, les controverses théologiques et les théologies controversées. Sans omettre notre légendaire mentalité réputée pour sa soumission à la résignation et sa résignation à la soumission.
Par-dessus tout, nous supprimerons les visas afin de permettre la libre circulation des connaissances islamiques entre nos deux pays, ces richesses que nous fabriquons à profusion, assurées d’une grande diffusion dans ces écoles islamisées où règnent le néant pédagogique et la confusion mentale. Sans omettre les marchandises variées et avariées estampillées «Halal» abondamment consommées en Algérie, productivement fabriquées dans les ateliers des pays étrangers, pour éviter le gaspillage énergétique de l’Algérie et préserver l’énergique santé de nos vaillants et laborieux travailleurs algériens, réputés mondialement pour leur dynamisme technicien et ingénierique, leur conscience professionnelle.
La nouvelle France dirigée par une musulmane pourrait également s’inspirer de notre prodigieux système éducatif algérien aux performances reconnues à l’échelle internationale pour pallier les carences pédagogiques de l’école française génératrice de chômeurs et, surtout, de cancres. Nous verrons aussi des étudiants français affluer dans nos prestigieuses universités algériennes pour parfaire leurs études, notamment en islamologie, discipline hautement scientifique, éminemment développée dans notre moderne pays à la pointe du système gouvernemental démocratique, bâti par l’emblématique et intègre classe politique algérienne intégralement diplômée en sciences politiques.
Sur ce, je m’empresse d’aller prendre ma carte au parti FNNM. Je ne voudrais surtout pas rater cette occasion historique «bénie» de voir enfin une musulmane à la tête de la France lors des prochaines élections présidentielles de 2022.
M. K.
Nota bene : Pour les Algériens qui se réjouissent déjà de franchir bientôt librement la Méditerranée pour venir s’établir dans la nouvelle France musulmane, ceci n’est qu’une fiction. Le visa est toujours de mise. Pareillement pour la devise. De toute façon, les frontières sont closes à cause de cet «étranger» Covid-19, cet étrange métèque clandestin qui veut émigrer dans tous les corps humains, par ailleurs accusé de tous les maux : d’être responsable de l’effondrement économique et du cataclysme social, comme les classes dirigeantes l’ont toujours fait avec les immigrés, boucs émissaires idéals.
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