Un ancien chef à la CIA à propos de la normalisation Maroc-Israël : «Trump a soudoyé Mohammed VI»
L’ancien chef d’unités analytiques à la CIA, Pillar Paul, a affirmé que «la normalisation des relations entre le régime marocain et l’entité sioniste n’a pas été accomplie dans le sens de la paix», soulignant que le changement de politique des Etats-Unis à l’égard de la question sahraouie a intensifié les tensions dans la région et compliquait les efforts internationaux pour résoudre le conflit du Sahara Occidental, rapporte l’APS.
Dans un article paru le week-end dernier dans la revue bimestrielle américaine The National Interest, Pillar, qui a occupé divers postes analytiques et de gestion, notamment en tant que chef d’unités analytiques à la CIA, a estimé que le terme «Accords de paix» désignant la normalisation des relations entre l’entité sioniste et des pays arabes, dont le Maroc, est un terme «impropre», puisque, d’après lui, il s’agit «des mises à niveau des relations existantes. Elles sont exactement cela, et rien de plus».
D’après lui, «aucun des Etats arabes» impliqués dans cette vague de normalisation «n’était en guerre» avec l’entité en question. Il a affirmé qu’ils avaient déjà «une coopération significative» avec l’entité sioniste, «y compris sur les questions de sécurité, même sans relations diplomatiques complètes».
Quand bien même ces normalisations ont un effet quelconque, «ce n’est pas dans le sens de la paix», a soutenu l’auteur de l’article, soulignant que «le changement de politique à l’égard de la question du Sahara Occidental, par exemple, a intensifié les tensions» dans la région et «a compliqué les efforts internationaux pour résoudre le conflit «du Sahara Occidental». Autrement dit : «Les pots-de-vin américains ont éloigné les choses de la paix.»
Le professeur Pillar a rappelé, dans ce sens, que «l’administration de l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, a dû soudoyer les gouvernements arabes pour qu’ils entament des relations diplomatiques complètes» avec l’entité sioniste.
Pour le Maroc, c’était «la fourniture d’armes supplémentaires et l’abandon de la neutralité de longue date des Etats-Unis dans le conflit du Sahara Occidental», a-t-il révélé. «Les pots-de-vin démontrent que le déclencheur de l’amélioration des relations n’était pas une nouvelle intention pacifique de la part des parties impliquées», a-t-il argumenté.
Paul Pillar a pris sa retraite en 2005 après une carrière de vingt-huit ans dans la communauté du renseignement américain, au cours de laquelle son dernier poste était officier national du renseignement pour le Proche-Orient et l’Asie du Sud. Le professeur Pillar a également siégé au Conseil national du renseignement américain en tant que l’un des membres originaux de son groupe analytique.
R. I.
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