«Israël offre des vaccins Pfizer à l’Algérie» : le mensonge grotesque d’i24
Par Abdelkader S. – Plus le mensonge est gros, mieux il passe, disait Goebbels. Mais quand celui-ci est grotesque, il devient hilarant. Ainsi en est-il de cette information relayée par la très officielle chaîne israélienne, organe central de l’Internationale sioniste, selon laquelle le fameux avion brésilien qui a «atterri à l’aéroport international d’Alger» aurait bel et bien existé et aurait transporté des doses du vaccin Pfizer offertes par Israël à l’Algérie.
«Le gouvernement israélien aurait envoyé des doses Pfizer contre le Covid-19 à l’Algérie, un pays avec lequel il n’y a pas de relations diplomatiques. Le transfert aurait été effectué via un avion militaire brésilien», annonce la chaîne du «philanthrope» Patrick Drahi. Des supputations drapées au conditionnel avant de passer aux «détails en images» et en interrogations suggestives. «L’Algérie et Israël vont-ils prochainement normaliser leurs relations ?» s’interroge la journaliste qui rappelle le tweet de Daniel Salami qui a fait le buzz en annonçant qu’un avion brésilien avait atterri à Alger en provenance de Tel-Aviv. i24 confirme : «Le 9 mars dernier, un avion décolle de l’aéroport Ben-Gourion, quelques heures plus tard, le même avion atterrit à l’aéroport Houari-Boumediene d’Alger, un vol direct entre Israël et l’Algérie, une première dans l’histoire des deux pays.»
Au bord de cet avion fantôme, «des vaccins offerts par Israël pour la population algérienne», insiste la chaîne pour laquelle, «en Algérie, la campagne de vaccination est un véritable échec». «Le pays s’est donné pour objectif de vacciner 70% de sa population contre le Covid-19 pour l’année 2021, un objectif encore très loin d’être atteint», avance i24 qui parle de «nombreuses irrégularités» qui sont «dénoncées par le corps médical». Mais toujours selon le média sioniste, cet «échange de vaccins n’est pas sans contrepartie», dans la mesure où «le gouvernement israélien aurait promis des vaccins à des pays ennemis en échange de rapprochement diplomatique».
«Pour le moment, le gouvernement algérien ne s’est pas exprimé à ce sujet, ni même Jérusalem», El-Qods occupée étant transformée ainsi de fait en capitale d’Israël par i24 pour laquelle cette «liaison aérienne» vient «perturber la position du régime algérien», qui «prétend être fermement opposé à tout contact avec l’Etat hébreu». «Dernièrement, le pays avait fortement critiqué le rétablissement (bien rétablissement et non établissement, ndlr) des liens diplomatiques entre son voisin marocain et Israël.
Israël est montré en exemple en France où on affirme que ce pays aurait fait un pas de géant en matière de lutte contre l’épidémie du Covid-19. Médecins, journalistes et hommes politiques ne jurent que par «l’immense réussite» de ce pays dans le domaine de la vaccination. Pourtant, le gouvernement de Netanyahou n’est pas [du] tout blanc, comme le démontre cette plainte déposée par l’organisation People of Truth devant le tribunal de La Haye, laquelle accuse l’Etat de «violer le code de Nuremberg» en menant des «expériences illégales sur des citoyens israéliens au travers de la vaccination Pfizer». «L’organisation comprend des avocats, des médecins, des militants publics et le grand public, qui ont choisi d’exercer leur droit démocratique de ne pas recevoir de traitement médical expérimental et se sentent soumis à de grandes et sérieuses pressions illégales de la part du gouvernement israélien, parlementaires et ministres, hauts représentants du public, maires, etc.», dénoncent les plaignants.
Ces derniers exigent «l’arrêt immédiat de l’expérience médicale et l’administration de vaccins au public israélien», demandent que la vaccination soit soumise au principe du consentement éclairé et que «les mesures sévères les plus sévères» soient prises contre «toute entité publique, commerciale ou d’emploi qui enfreint la législation du travail de l’Etat ou d’autres questions nécessaires pour empêcher la coercition ou la sollicitation de vaccins, ainsi que la discrimination contre ceux qui choisissent de ne pas recevoir les soins médicaux susmentionnés».
L’avocate israélienne Ruth Makhachovsky a affirmé à un média de son pays que «l’expérience que Pfizer mène dans l’Etat d’Israël a été menée en violation du Code de Nuremberg, qui appartient au droit pénal international et est sous la juridiction du tribunal de La Haye».
En Algérie, où la courbe des contaminations est en constante baisse, contrairement à ce qu’allègue i24, le citoyen est libre d’accepter ou de refuser le vaccin.
Pour rappel, des sources autorisées algériennes avaient affirmé à Algeriepatriotique qu’aucun avion ne s’est posé à Alger en provenance de la capitale israélienne, qualifiant cette information de «pur mensonge».
A. S.
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