Bensaâda : «Dhina, essuyez-vous, il y a encore des ragots sur vos lèvres !»
Contribution d’Ahmed Bensaada – Je suis déçu. De plus en plus déçu. A chaque fois que j’écris sur les évènements entourant l’effervescence politique actuelle, je me mets à rêver d’échanges intellectuels de haut niveau qui relèveraient le débat et permettraient à nos concitoyens de s’informer sur les enjeux réels qui menacent notre pays. Mais zut ! A chaque fois, c’est un pétard mouillé.
Après la parution de mon dernier article sur «Les cinq principes de propagande guerre», un ami m’annonça que le «célébrissime» Mourad Monsieur Dhina y avait répondu. Je me suis dit : «Mon gars, tu le tiens ton débat constructif avec, de surcroît, un physicien !»
Il est vrai que dans sa vidéo du 4 juin 2020, sa première attaque contre moi était de bas étage. Sans avoir lu mon livre, il m’accusa d’une foule de choses et, surtout, d’être «à la solde du régime», tout en ajoutant «avec des preuves» ! Mais les preuves se font encore attendre, alors que l’été et l’hiver ont eu le temps de s’écouler paisiblement.
Comme nous sommes au début du printemps, je me suis dit qu’il avait eu suffisamment de temps pour lire mes articles, voir mes livres afin de se familiariser avec le sujet, histoire de pouvoir débattre sans se ridiculiser.
Ah, malheur ! Sa seconde réponse est d’un niveau pas plus élevé que la première, même s’il surjoue l’empathie comme dans un vieux film indien des années 1960. Pis encore, alors qu’il était censé répliquer aux «cinq principes de propagande de guerre», il les a utilisés en totalité dans sa réponse. Chassez le naturel, il revient au galop !
A se demander où sont passées les nombreuses années à étudier les sciences physiques et leur implacable rigueur. Mais quand on voit ses curieuses fréquentations dont le seul capital cérébral réside dans les cordes vocales, on comprend cette inexorable décroissance de son acuité intellectuelle.
Pour éviter la redondance, je vais m’abstenir d’analyser son discours à l’aune des «cinq principes de propagande de guerre». S’il le désire, le lecteur pourra s’y atteler car l’exercice n’est pas ardu.
Je vais plutôt répondre systématiquement à son incontinence verbale censée être une critique de mes écrits. Lui, qui prétend pompeusement ne pas vouloir débattre avec moi car «il ne veut pas me démolir» (rien que ça! ), va comprendre que ses manières de coq déplumé ne siéent ni à son passé de physicien ni à son appartenance à une religion qui prône la modestie et le respect.
Les révolutions colorées
Il faut reconnaître que Monsieur Dhina a fait des efforts de lecture. En effet, alors qu’il rejetait toutes mes idées dans sa première vidéo, il admet maintenant l’existence des révolutions colorées. Une petite étape (mais ô ! combien importante) vient d’être franchie par notre expert tartarinesque.
Mais là aussi, l’arrogance et la vantardise ont remplacé la sérénité qui convient à ce type de discussion. Il prétend, bien sûr, avoir étudié ces révolutions bien avant moi et cite quelques noms qui reviennent dans la plupart de mes écrits. Mais si cela était vrai, Monsieur Dhina, combien d’articles avez-vous écrits sur ce thème ? Combien d’ouvrages ? La réponse est zéro, Monsieur le physicien fanfaron. Je n’ai jamais lu une seule page d’analyse sur les révolutions colorées ou le «printemps» arabe mentionnant votre nom, ni ceux de vos acolytes de Rachad. Vous voulez connaître ma contribution dans ce domaine ? Des dizaines et des dizaines d’écrits vous attendent sur mon site personnel (souvent traduits en plusieurs langues), en plus de livres, d’émissions télévisées et de conférences que j’ai animées dans plusieurs pays à travers le monde. Juste sur mon site, des semaines de lecture à temps plein vous seront nécessaires pour en venir à bout. En plus, votre dernière intervention montre que vous ne maîtrisez pas le sujet car vous commettez de graves erreurs.
Primo, les révolutions colorées n’ont pas été conçues pour être appliquées dans un moment précis de la vie politique d’un pays. Vous avancez qu’elles n’ont lieu que dans des périodes électorales, ce qui n’est pas toujours vrai. Par exemple, la «révolution du Cèdre», qui s’est déroulée au Liban en 2005, n’a rien à voir avec les élections libanaises. Il en est de même pour l’Euromaïdan (2013-2014) qui s’est achevé par un coup d’Etat contre Viktor Ianoukovytch, le président ukrainien démocratiquement élu.
Secundo, vous avez atteint le comble du ridicule lorsque vous avez récité une liste de pays «colorés» et vous avez mentionné l’Azerbaïdjan avec le Kirghizstan et la Géorgie (23’50’’). Si vous aviez fait une petite recherche sur le sujet, vous auriez constaté que, contrairement aux deux autres pays, aucun régime azerbaidjanais n’a été renversé par une révolution colorée. Est-ce cela la rigueur scientifique à laquelle vous me demandez de me conformer ? Est-ce cela l’expertise avec laquelle vous vous bombez le jabot ? Une chance que le ridicule ne tue pas.
Tertio, vous avez commis une autre erreur de taille lorsque vous avez minimisé le mécontentement populaire dans les anciennes Républiques soviétiques comparativement à celui des pays arabes : «Ce n’est pas pour dénigrer les revendications des peuples, peut-être elles étaient légitimes, mais elles étaient de toute façon dans le même axe que voulaient lui donner ou lui insuffler les Etats-Unis.» (46’03’’)
Donc, d’après notre «expert» de pacotille, les revendications populaires seraient donc insignifiantes dans les révolutions colorées. Cette conception révèle une méconnaissance flagrante des principes de la lutte non violente qui est essentiellement basée sur le mécontentement populaire. A ce propos, voici ce qu’écrit l’universitaire Olga Gille-Belova : «En effet, une des causes principales de ces révolutions de couleur réside dans le mécontentement de la population exclue de la participation au processus politique et incapable d’influencer le changement de dirigeants […]»
Pour qu’une révolution colorée puisse avoir lieu, il est nécessaire d’avoir un terreau fertile à la contestation et à la grogne populaire. C’est lorsque cette contestation gonfle et que les manifestations deviennent imposantes que les groupes bénéficiant de formation et de financements étrangers surfent sur la vague et imposent l’agenda qui leur a été enseigné.
Le «printemps» arabe
Ce qui est très étonnant dans le discours de Monsieur Dhina concernant le financement des ONG algériennes, c’est l’existence d’un «seuil» monétaire au-dessous duquel le financement est «halal», pour utiliser une terminologie qu’il comprend. Selon lui, qui doit jongler avec des millions de dollars, quelques dizaines de milliers de dollars par an ne représentent pas une somme suffisante pour financer des ONG dans le but de déstabiliser un pays. D’après cet expert en financement des «régimes change», la NED (National Endowment for Democracy) a dû offrir des millions de dollars aux ONG des pays de l’ancien bloc soviétique. A-t-il fourni des documents pour étayer sa thèse ? A-t-il donné au moins une référence pour rendre crédibles ses assertions ? A-t-il mentionné un quelconque montant exact pour qu’on puisse le croire ? Que nenni ! Monsieur le physicien a-t-il oublié qu’en physique tout travail doit être référencé ? Ou bien, maintenant, c’est le vendeur de vent qui a remplacé l’homme de science ?
Pour comprendre le financement destiné aux ONG autochtones dans les pays visés par la «démocratisation» américaine, on doit savoir que plusieurs organismes sont impliqués. En plus de la NED, il y a l’United States Agency for International Development (USAID), Freedom House ou l’Open Society Foundations (OSF). Rappelons que la NED possède quatre satellites : l’International Republican Institute (IRI), le National Democratic Institute (NDI), le Center for International Private Enterprise (CIPE – Chambre de commerce des Etats-Unis) et l’American Center for International Labor Solidarity (ACILS lié à la centrale syndicale AFL-CIO), plus connu comme Solidarity Center. De tous ces organismes, seule la NED publie annuellement les montants de ses financements et, même dans ce cas, il est très probable que les subventions ne soient pas toutes dévoilées.
Ainsi, on constate que Monsieur Dhina ne comprend pas que ces ONG locales peuvent être subventionnées par différents organismes américains, voire par d’autres entités européennes, en particulier françaises, sans oublier les fameux «stiftungs» allemands.
En Egypte, par exemple, certaines sources bien informées affirment que l’administration Obama a dépensé environ 20 millions de dollars par an dans ce pays «pour la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance» et ce, avant la révolution du lotus. Est-ce un montant assez élevé aux yeux de notre spécialiste du financement «printanier» ? En plus, ce n’est pas le montant qui compte. Comme le dit si bien l’anthropologue américaine Adrienne Pine : «Une fois que les gens acceptent de l’argent, ils acceptent les conditions qui vont avec […]»
Comme je ne m’en tiens dans mes travaux qu’aux documents officiels publiés par la NED, les montants figurant dans mes écrits ne représentent très certainement que la pointe de l’iceberg. Mais regardons de plus près les montants octroyés par la NED à certaines ONG algériennes que Monsieur Dhina semble bien connaître car, au lieu d’utiliser l’acronyme de l’une d’entre elles, il l’identifie inévitablement avec sa fondatrice, Mme Nacera Dutour.
Pour comprendre à quoi sert l’argent donné aux ONG, on retrouve ce nom dans une liste publiée sur le site de la CIA dans laquelle sont mentionnés les «leaders et les groupes de pression politique» de chaque pays ciblé : SOS Disparus est une «succursale» du CFDA. Mme Nacera Dutour dirige le CFDA (Collectif des familles de disparus en Algérie) dont les subventions octroyées par la NED sont révélées.
L’égérie du «printemps» yéménite (et accessoirement prix Nobel de la Paix 2011), Mme Tawakkol Karman, avait fondé une ONG baptisée Women Journalists Without Chains financée par la NED. En 2010, elle avait reçu 55 000 dollars.
En Egypte, le fer de lance de la contestation anti-Moubarak était le Mouvement du 6 Avril. La cofondatrice de ce mouvement, Mme Israa Abdel Fattah, était membre de l’Egyptian Democratic Academy. Egalement subventionnée par la NED, cette ONG égyptienne avait perçu 25 000 dollars en 2010.
Ainsi, nous constatons que l’ordre de grandeur des subventions de la NED est similaire, quel que soit le pays.
Le financement du CIPE et de l’IRI a été peu discuté dans mes écrits. Ils représentent de gros montants annuels, mais les bénéficiaires ne sont pas toujours identifiés. A titre d’exemple, les sommes allouées à l’Algérie par le CIPE en 2009 et 2018 étaient respectivement 199 615 dollars et 234 669 dollars. L’IRI, quant à lui, a alloué 200 000 dollars en 2019 «pour soutenir les démocrates algériens dans leur participation active à la transition politique actuelle». Une petite fatwa, Monsieur Dhina : 200 000 dollars, halal ou haram ? Qui a bien pu bénéficier de ce magot ? Ça pourrait être votre organisation, pourquoi pas ? Malheureusement, on ne peut rien affirmer car le document ne mentionne pas le ou les récipiendaires.
Pas encore convaincu de l’implication étasunienne ? Alors comment expliqueriez-vous la suppression des noms des bénéficiaires des subventions sur le rapport 2018 de la NED après la publication, en avril 2019, de mon article sur la «printanisation» de l’Algérie ? Encore un mensonge de plus : pour vous attirer de la sympathie, vous avez insinué que je vous aurais accusé d’être financé par des officines américaines, ce qui est une pure fake news. Pas parce que je me serais gêné de publier vos émoluments, mais parce que je n’accuse jamais personne sans avoir des documents officiels, contrairement à vous. Mais si vous étiez sincère et honnête, vos rapports financiers annuels devraient être consultables par tout un chacun sur votre site.
Pour finir, nul besoin de traiter ici de la relation entre les activistes arabes et le centre Canvas ou avec Gene Sharp en personne. Je vous invite à feuilleter quelques-uns de mes articles pour vous familiariser avec le sujet.
Les attaques ad personam (encore et toujours)
Dans le volet «attaques ad personam», spécialité de Rachad and Co. (voir le 5e principe de propagande de guerre), Monsieur Dhina a essayé de me faire passer pour un agent secret français, rien de moins. Il n’a pas poussé le bouchon jusqu’à me traiter de «barbouze», comme son ami de circonstance le journaleux Ihsane Al-Kadi de Radio-M***, mais presque. En passant, nous reviendrons prochainement sur l’histoire de la «barbouzerie» journalistique dans un article très détaillé.
Ainsi, Monsieur Dhina, alias Colombo, a trouvé mon nom sur le site du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) de mon ami Eric Dénécé. Ce dernier n’a jamais caché son passé professionnel qu’il étale en long et en large sur son site. On peut aussi y lire : «Fondé en 2000, le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R) est un think tank indépendant, régi par la loi de 1901, spécialisé sur l’étude du renseignement et de la sécurité internationale. Il a pour objectifs : le développement de la recherche académique et des publications consacrées au renseignement et à la sécurité internationale ; l’apport d’expertise au profit des parties prenantes aux politiques publiques (décideurs, administration, parlementaires, médias, etc.) ; la démystification du renseignement et l’explication de son rôle auprès du grand public.» Donc, le CF2R est bel et bien un think tank privé qui regroupe plus d’une vingtaine de chercheurs.
En ce qui me concerne, je n’ai jamais eu l’opportunité de collaborer activement avec le CF2R. La seule fois où ça a été possible, c’était en 2012, dans le cadre du livre collectif La Face cachée des révolutions arabes. J’ai été contacté par le centre suite à la parution en avril 2011 de l’édition canadienne de mon livre Arabesque américaine. J’ai trouvé l’idée très intéressante car de nombreux auteurs de différents pays et de différents horizons y ont participé, ce qui ne pouvait qu’être intéressant dans la compréhension de ce nouveau phénomène social nommé «printemps» arabe. En plus, cela confortait mes idées sur la question car je fus bassement attaqué après la sortie de mon livre, quelques mois auparavant.
Voici la description du livre : «Ce livre s’attache successivement à étudier et déconstruire les événements ayant eu lieu au Maghreb et au Proche-Orient ; à mettre en lumière le rôle essentiel des acteurs extérieurs à ces révolutions, dont l’action a été déterminante, et à évaluer les conséquences du printemps arabe, lesquelles ne semblent pas être à la hauteur des espérances suscitées. Il réunit les contributions de vingt-trois auteurs de huit nationalités différentes – Algérie, Belgique, Côte d’Ivoire, Egypte, France, Mali, Tunisie, Syrie et d’horizons très divers –, femmes et hommes politiques, officiers de renseignement, journalistes, universitaires, etc. Ensemble, ils dénoncent la pensée dominante qui tend à faire du printemps arabe un événement spontané et positif pour les pays d’Afrique du Nord et du Proche-Orient et démystifie les révolutions arabes en mettant en lumière leurs mécanismes, leur manipulation et leurs retombées négatives.»
On doit convenir que l’avenir a donné raison à notre analyse prospective. C’est pour cela que ce livre restera un ouvrage majeur pour la compréhension du «printemps» arabe.
Résumons-nous : j’ai collaboré à un ouvrage collectif plurinational dirigé par Eric Dénécé (CF2R) qui s’opposait ouvertement à la destruction de la Libye et de la Syrie, en complète opposition avec la politique officielle de la France, qui a délibérément contribué à instaurer le chaos dans ces deux pays. En face, Rachad and Co. (dont Mourad Dhina est membre) a applaudi et soutenu la désagrégation de ces pays qui ont été envahis par les djihadistes. Alors, qui est l’agent de la France : moi ou Monsieur Dhina ? Le CF2R ou Rachad ? Vous comprenez maintenant pourquoi je ne suis jamais invité sur Fr24 alors que Mourad Dhina et les rachadistes y sont toujours les bienvenus.
A propos d’ouvrages collectifs auxquels j’ai aussi contribué, Monsieur Dhina n’a pas daigné citer Le Développement économique de l’Algérie ou Czsa Euromajdanu. Le premier, publié à Alger en 2011 et dirigé par le professeur Taieb Hafsi, a regroupé pas moins de dix-sept spécialistes algériens. Le second, en langue polonaise, est une collaboration avec le Centre européen de géopolitique basé à Varsovie. Edité en 2014, ce livre de près de mille pages traite de manière exhaustive de l’Euromaïdan (Ukraine). Il est l’œuvre d’une cinquantaine d’auteurs provenant de sept pays différents.
Un autre ouvrage collectif, sur la Chine cette fois-ci, paraîtra prochainement en France. Plusieurs auteurs y ont participé, et ma contribution traite de la «révolution des parapluies» (Hong Kong) et du rôle des Etats-Unis dans la promotion de la démocratie dans cette ancienne colonie britannique.
Cela fait-il de moi un agent secret à la solde de la Pologne ou de la Chine, Monsieur Dhina ? Cela en ferait trop pour un seul homme, non ?
Poursuivant ses attaques personnelles, le «Haroun Errachid» de la physique a essayé de dénigrer ma récente participation à un colloque organisé par l’Institut national d’études de stratégie globale (INESG). Il n’a aucunement discuté le sujet de ma conférence qui a été commenté dans la presse, pas du tout. Il n’a pas précisé que des universitaires algériens ont assisté et participé à ce colloque. Il est allé dans son sport préféré : le «qui-tue-quisme» (voir le 2e principe de propagande de guerre). Décidément, Dhina-Colombo s’est surpassé en montrant, en fin limier, deux photos censées prouver quelque chose. La seule chose qui a été démontrée, c’est l’imbécilité du procédé et l’insanité de celui qui y a pensé. A le voir postillonner en-ligne, on aurait cru que ce colloque avait été organisé par des sionistes à Tel-Aviv.
Non, Monsieur Dhina, ce colloque a été organisé à Alger, en Algérie, avec et pour des Algériens.
Finalement, j’aimerais amener quelques précisions sur un exemple typique de la manipulation de l’information. En effet, la vidéo de Monsieur Dhina a été focalisée sur le fait que j’avais «collaboré» avec l’APS (Algérie presse service), comme si le fait d’écrire dans ce média national relevait de la haute trahison. Il s’est donc évertué, non pas à montrer ma photo, mais à mettre en évidence le logo de l’APS tout en salissant sa réputation.
Ceux qui me lisent savent que depuis le début du Hirak, je publie tous mes articles sur mon site personnel et non ailleurs. J’en fais une affaire de principe. Dans le cas de l’article qui a dérangé la tribu de Rachad, il a été, lui aussi, initialement posté sur mon site. Monsieur Dhina a sciemment évité de mentionner qu’il a été repris, dans sa totalité, par de nombreux médias en Algérie et ailleurs dans le monde et qu’il a été traduit en arabe. Il ne s’est attardé que sur l’APS qui en a publié que des extraits commentés. C’est ce qu’on appelle, dans le jargon des médias, un mensonge par omission : focaliser sur l’APS pour diaboliser l’institution, le contenu et l’auteur et volontairement omettre de dire qu’il a été publié dans des sites étrangers difficilement «diabolisables».
Un conseil de physicien, Monsieur Dhina : évitez de vous fourvoyer dans des combines éculées. Amusez-vous plutôt avec le gentil chat de Schrödinger au lieu de vous égarer dans l’espace-temps.
La compassion du crocodile
Ce qui m’a le plus dérangé dans la piètre performance audiovisuelle du scientifique prêcheur de Rachad, c’est sa sempiternelle obstination à montrer une compassion feinte concernant l’odieux assassinat de mon frère. Vous ne pouvez pas, Monsieur Dhina, applaudir le meurtre d’innocents dans la décennie noire et puis venir marcher dans leurs funérailles. De grâce, épargnez-nous vos larmes de crocodile.
Monsieur Dhina, je comprends que vous vouliez absolument impressionner votre auditoire avec votre pédanterie, mais le «fact-checking» est impitoyable. Vous qui vous prenez pour le démolisseur des contradicteurs, le «Terminator» des joutes orales, vous vous serez complètement ridiculisé dans un débat public.
Evitez de raconter des bêtises, un scientifique ne passe pas son temps à pérorer dans le cyberespace. Prenez, de temps à autre, votre plume ou votre clavier pour écrire des articles. Ça vous obligera à structurer vos idées et à mentionner vos références. Ça vous changera aussi du mensonge, de l’hypocrisie et de la perfidie qui suintent de vos logorrhées cacophoniques.
A. B.
Comment (28)