Qui a dit que l’histoire se répète ?
Pa Dr Abdelkader Saadallah Bizarre ! Qui a dit que l’Histoire se répète ? Et qui a dit que ceux qui ne connaissent pas leur Histoire seront condamnés à la revivre ? Il est possible que les Algériennes et les Algériens sont en train de revivre et de refaire l’expérience avec le Hirak !
Un front pour la lutte de libération du pays du joug colonial a commencé à germer dans les idées des militants de plusieurs partis existants au début de 1950. La démocratie coloniale a permis à cette élite politique d’exister, de se former et de lutter pour défendre les intérêts des Algériens. Ils se rendaient compte que la démocratie coloniale ne pouvait les emmener qu’au cul de sac de l’impasse coloniale : vous vivez dans des départements français, point à la ligne et pas plus ! Qui veut plus, n’a qu’à prendre un autre chemin !
Ainsi, le front prit naissance sous le nom de FLN (Front de libération nationale), certains disent dans la précipitation. Mais, malgré tout ce que l’on tire des diverses analyses, sous différents angles et sous différentes méthodes, ne peuvent ignorer que l’initiative a créé une nouvelle dynamique qui a chamboulé la structure de la société algérienne. Cette flamme a été prise à bras-le-corps par toutes les bases militantes de tous les partis existants, sans exception, parfois en opposition à leur direction.
Alors que la lutte continuait en embrasant toutes et tous, les luttes internes s’approfondissaient entre les différentes factions, tendances politiques et idéologiques.
Ce sont ces luttes internes qui allaient éclater en face du peuple, dans l’ombre et au grand jour, dès que les prémisses de l’indépendance devenaient visibles. La loi de «tag 3ala men tag !» fut la seule loi sur le terrain, et souvent les armes à la main.
Nous connaissons et nous vivons le résultat depuis des décennies !
La grande leçon que nous tirons se résume à cette phrase : dès que l’objectif commun est atteint, parfois même avant, chaque tendance s’individualise ! Nous revivons, après soixante ans, la même expérience après un parcours tumultueux.
Le Hirak a su trouver les formes de lutte pour contraindre le système que l’Histoire a imposé au peuple algérien à considérer le peuple, il n’arrive pas par l’oppression à le bloquer, et encore moins à le détourner.
Mais tout le monde constate que le Hirak est traversé par tous les courants existants dans le peuple, ce sont les militants de base qui l’alimentent chaque jour depuis plus de deux ans. Le Hirak est soumis à d’intenses manipulations.
Ainsi, l’Histoire s’impose avec ce même paradigme : qu’il devienne un parti ! disent-ils de partout ! S’il y a une force capable de le manipuler, d’en prendre la relève sous l’emblème Hirak, ceux sont les islamistes !
C’est mon avis, je prie Dieu que je me trompe, je souhaite de tout cœur que l’avenir proche me prouve que je me trompe. Mais pour le moment, je préfère dire et insister : il faut mieux prendre ses précautions. Lesquelles ? On peut en discuter !
A. S.
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