Intrigante révélation de The Economist : une guerre se prépare contre l’Algérie ?
Par Abdelkader S. – L’armée française se prépare pour un «conflit majeur», rapporte The Economist, dans un article qui avance plusieurs hypothèses sur les raisons des exercices d’envergure en cours, lesquels s’inscrivent dans un «changement de plans […] après une décennie de contre-instruction». «Dans les forêts et les plaines de la région Champagne-Ardenne, où jadis les grandes puissances se sont battues, les forces armées françaises commencent à se préparer au retour d’un conflit majeur», écrit, en effet, le magazine britannique.
«Prévu pour 2023, Orion est un exercice divisionnaire à grande échelle qui durera plusieurs jours, basé probablement hors des camps de Suippes, Mailly et Mourmelon. Il concernera l’ensemble de la capacité militaire française à une échelle non testée depuis des décennies», précise The Economist, qui indique que les manœuvres comprendront des exercices de poste de commandement, des scénarios hybrides, des simulations et des exercices de tir réel. «Environ 10 000 soldats pourraient participer, ainsi que l’armée de l’air et, dans une séquence maritime distincte, la marine», note l’hebdomadaire, selon lequel un pays d’Afrique du Nord pourrait être la cible potentielle de ces exercices. «Les ennemis présumés ne sont pas nommés, mais les analystes pointent non seulement la Russie, mais aussi la Turquie ou un pays d’Afrique du Nord». S’agit-il de l’Algérie ?
Pour The Economist, «il y a d’autres signes qui démontrent que les forces armées françaises sont en pleine transformation générationnelle. En janvier, l’état-major a discrètement créé dix groupes de travail pour examiner l’état de préparation du pays à une guerre de haute intensité». «Les généraux français estiment qu’ils ont une dizaine d’années pour s’y préparer», croit savoir le magazine britannique, qui fait parler une source participant aux manœuvres, selon laquelle «les groupes couvrent tout, des pénuries de munitions à la résilience de la société, y compris la question de savoir si les citoyens sont prêts à accepter le niveau de pertes que nous n’avons jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale». «Le spectre de la guerre haut de gamme est désormais si répandu dans la pensée militaire française que le scénario a son propre acronyme, HEM, pour hypothèse d’engagement majeur», souligne The Economist.
Avec les bouleversements intervenus dans la région, notamment la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et le refus de l’Algérie d’adhérer à la nouvelle configuration géopolitique imposée par Washington et approuvée par ses alliés européens, l’Algérie se présente comme une cible potentielle dans les années à venir. Une menace tellement perceptible que le chef d’état-major de l’armée, le général Saïd Chengriha, n’a pas hésité à instruire les forces armées algériennes de se tenir prêtes pour une guerre éventuelle «y compris contre un ennemi classique».
A. S.
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